Génériques: une entente illicite entre le pouvoir politique et l’industrie pharmaceutique

La fixation du prix des génériques repose sur une entente illicite entre le ministère de la santé et l’industrie pharmaceutique au détriment de l’intérêt général. Ce prix, fixé à environ 70 % de celui de la spécialité de référence, est très largement plus élevé que le prix de revient et celui qu’on aurait dû obtenir en faisant jouer la libre concurrence. Quand je dis entente illicite, je ne pense pas à des malversations, mais simplement que les politiques, en se satisfaisant des 30 % de réduction, ont laissé par manque de rigueur une trop grande marge de bénéfices à l’industrie pharmaceutique, ils se sont faits rouler dans la farine.  

Le prix excessivement élevé des génériques est à l’origine de la grande industrie des « génériqueurs » et de l’inondation du marché par un nombre insensé de génériques et de la concurrence entre génériqueurs pour conquérir un marché juteux. Cette concurrence est visible dans la publicité à la télévision, ou discrète mais bien plus pressante auprès des pharmaciens. Cette concurrence a l’originalité d’être indépendante de la qualité et du prix de l’objet à vendre !

La situation actuelle est inextricable. De plus, compte tenu du nombre invraisemblable de génériques, aucun organisme public n’a les moyens de contrôler leur qualité sur le long terme. 

La question est de savoir si l’Etat se contentera de chercher des noises au médecin ou au pharmacien qui dévie un peu de la ligne qui leur est imposée ou si, reconnaissant ses erreurs, il va remettre à plat la base même sur laquelle repose l’introduction des génériques sur le marché, base qui a depuis le commencement été une source de pagaille coûteuse.

Ce n’est pas le générique qui est en cause mais la manière dont il a été introduit sur le marché. Si la Cour des Comptes pouvait dresser le bilan du lancement des génériques, les multiples effets négatifs directs et indirects, rendraient le bénéfice bien mince.

Je me suis déjà maintes fois exprimé sur ce sujet, certes en vain, voir « Balade du coté des génériques », « Mauvaise introduction des génériques… », « Lévothyroxine ».

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