Lettre au Professeur Fischer, à propos du paracétamol

Cher Confrère,  

J’ai assisté il y a  quelques jours à votre présentation télévisée au cours de laquelle vous avez indiqué que les manifestations indésirables observées après l’injection du vaccin Astra Zeneca pouvaient être atténuées ou supprimées par la prise de paracétamol. Ceci est vrai, le paracétamol apporte un confort, mais il a quand même un inconvénient, il réduit aussi la formation des anticorps induite par les vaccins.

Le travail publié dans le Lancet en 2009, intitulé « Effect of prophylactic paracetamol administration at time of vaccination on febrile reactions and antibodibody responses in children: two open-label, randomised controlled trials » montre clairement que chez l’enfant le paracétamol tout en atténuant certaines manifestations comme la fièvre réduit aussi  la formation des anticorps induite par les vaccins et les auteurs concluent leur l’article en déconseillant le recours aux antipyrétiques lors des vaccinations (le seul antipyrétique testé dans cet article était le paracétamol!).

La fièvre, elle même, si  on ne la casse pas par un antipyrétique comme le paracétamol, a un effet bénéfique sur la survie des malades atteints d’infections grippales, voir un article de 2015  que j’ai précédemment cité, et puis il y a toute une tradition médicale parfois ancienne en faveur du respect de la fièvre provoquée par une infection.  

Compte tenu des données de la littérature, prescrire systématiquement du paracétamol lors d’une vaccination, n’est pas souhaitable car l’immunité obtenue sera sans doute moins bonne que sans paracétamol mais ça ne met pas en jeu le pronostic vital. Prescrire systématiquement du paracétamol lors d’une infection par le Covid est une faute médicale car le paracétamol en abaissant les défenses de l’organisme peut faire passer d’une infection banale à une infection grave, voire mortelle.

Par ailleurs les RCP du paracétamol présentent diverses variantes, certaines ne mentionnent aucune restriction à sa prescription chez la femme enceinte alors que la littérature internationale indique qu’il peut être à l’origine de troubles comportementaux chez l’enfant.  

Docteur Pierre Allain

9 commentaires on “Lettre au Professeur Fischer, à propos du paracétamol

  1. Professeur,

    En attendant l’hypothétique réponse de M. Fischer, peut-être serait-il utile de poster cette missive sur des sites, forums… consacrés à la femme enceinte ?

    Cordialement

  2. Ne soyons pas extrémistes! Ne diabolisons pas des thérapeutiques simples. Il faut savoir être raisonnable et faire la balance bénéfice-risque. Le paracétamol, à posologie adaptée au poids, peut être indiqué en cas de fièvre mal tolérée et, évidemment, il ne faut pas en abuser.
    Il diminue peut-être un peu la réponse vaccinale mais ne l’inhibe pas.
    On ne peut pas dézinguer à tout va des médicaments simples et expérimentés depuis longtemps, comme le paracétamol, sous prétexte qu’une étude a montré qu’il diminue un peu la réponse immunitaire.
    Que donnez-vous alors comme conseils aux parents d’un enfant que vous venez de vacciner contre, par exemple, la rougeole, et qui a un ATCD de crise comnvulsive hyperthermique?
    Aussi, une femme enceinte qui a une fièvre élevée mal tolérée dans un contexte viral bénin peut présenter des contractions utérines importantes et rapprochées menant a une fausse couche spontanée.
    Et il existe aussi des études scientifiques américaines qui montrent que c’est la fievre répétée pendant la grossesse qui pourrait induire des troubles du spectre de l’autisme…
    Alors, comment fait-on? On ne traite plus rien et laissons les gens mourir de pathologies que l’ont pourrait soigner, au moins c’est naturel! Ou bien, on fait la balance bénéfice-risque à chaque fois que l’on préscrit un traitement?

    • Dans mes textes concernant le paracétamol, j’ai peut-être donné l’impression de manquer de pondération. Mais ma force de dissuasion ne pèse pas lourd contre l’inertie apparente de la force de persuasion du Laboratoire Sanofi et du Ministère de la Santé. Malgré mes critiques le paracétamol n’a rien perdu de sa fraîcheur. Ainsi, lors de ma première vaccination par le vaccin Pfizer, tardive en raison des difficultés pour obtenir un rendez-vous, le corps médical, médecins et infirmières, m’a vivement recommandé de prendre du paracétamol…

       En fait, ce que je demande, c’est qu’il soit indiqué dans le RCP du paracétamol qu’il réduit la formation des anticorps lors des vaccinations et qu’il existe des interrogations concernant son innocuité lorsqu’il est pris par la femme enceinte. Les médecins et les malades auront ainsi des éléments d’appréciation du rapport bénéfice/risque. J’estime que le RCP doit rester la référence et toute omission ou inexactitude doit être proscrite.

    • Ne soyons pas non plus complètement aveugles sur la consommation de paracétamol en France!

      Il serait intéressant de connaître le pourcentage de la consommation de paracétamol en 2021 qui était liée à « des enfants vaccinés le matin de la rougeole et avec antécédents de crise convulsive hyperthermique » (j’avais envie de rajouter « et hypotendus et avec luxation du genou » mais je pense que vous voyez où je veux en venir même sans ça :-).

      Ou aussi : Combien de comprimés de paracétamol consommés depuis ce matin ont permis d’éviter des morts, sur le total de la consommation?

      Ou encore : Combien de prescriptions de paracétamol depuis ce matin en France vont réellement permettre de « ne pas laisser les gens mourir de pathologies que l’on pourrait soigner » versus le nombre total de prescription de paracétamol?

      Sérieusement…

  3. Cher monsieur,

    le Dr Gérard Maudrux, conclut son très opportun billet du jour avec ce paragraphe :

    « Enfin la question qui tue : et si au lieu de préconiser le Doliprane, on le remplaçait par l’Ivermectine ? On sait qu’il ne fait rien contre le virus et que l’OMS a relevé en 30 ans 161 147 effets indésirables dont 3 695 décès, alors que pour l’Ivermectine, même si elle ne faisait rien, on recense 4 700 effets indésirables et 16 décès sur la même période. Qu’est-ce que cela coûterait ? A qui ? »

    https://blog-gerard.maudrux.fr/2021/03/31/ivermectine-nouveau-mediator/#comment-23405

  4. Pr Jacob de l’ institut Pasteur, prix Nobel, a démontré dans les années 80 combien faire baisser la fièvre était contreproductif dans les infections virales .
    Le message n’est toujours pas passé 40 ans après!! Alors qu’a l’époque , un changement de prescription n’aurait affecté que les fabricants d’Aspirine…
    Maintenant il s’ agit de faire changer des réflexes ancrés,sur fond de crainte d’hypothétiques convulsions. Réflexes autant du public que du corps médical! Et un chiffre d’ affaire conséquent , et une vente libre sans prescription….
    Faudra être patients pour un changement!!!

  5. C’est bien pourtant comment les autorités ont décidé de soigner la population en France en 2020: la COVID ? Prenez du doliprane, portez un masque si vous êtes infecté et restez chez vous !

    Rien sur la prévention (alimentation végétale peu transformée aujourd’hui montrée statistiquement réduire de manière très significative les risques et impactant bénéfiquement les cofacteurs de risque, activité physique au grand air, respiration nasale, eau de quinton pour les voies respiratoires, etc) et rien sur la précaution (les masques pourraient favoriser l’auto-contamination des poumons chez les personnes infectées)

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