Abatacept, Orencia*, dans la polyarthrite rhumatoïde

L’abatacept, déjà disponible dans divers pays sous le nom d’Orencia*, a été commercialisé en France dans le cadre de l’hôpital en septembre 2007 avec l’indication traitement de la polyarthrite rhumatoïde, en association avec le methotrexate, chez des malades répondant mal aux autres traitements dont les anti-TNF alpha.

L’abatacept, Orencia*est administré en perfusion intraveineuse de 30 minutes, une perfusion de départ et ensuite des perfusions à 2, 4 semaines puis toutes les quatre semaines. Au cours des essais cliniques, l’abatacept a apporté une amélioration de l’état des malades souffrant de polyarthrite rhumatoïde ne répondant pas aux traitements existants.

Le mécanisme d’action de l’abatacept est particulier, il limite, freine l’activation des lymphocytes T.

L’activation des lymphocytes T par les cellules présentatrices de l’antigène, CPA, nécessite deux types d’interactions, appelés aussi signaux :

  1. Interaction principale entre l’antigène porté à la surface de la CPA et le récepteur TCR, T cell receptor, du lymphocyte T

  2. Interactions secondaires modulatrices positives ou négatives
    • Positives, par co-stimulation : interactions entre d’une part B7-1 ou CD80 et B7-2 ou CD86 des CPA et d’autre part CD28 des lymphocytes T. Cette deuxième interaction est indispensable à l’activation des lymphocytes qui prolifèrent, se différencient et libèrent des cytokines.
    • Négatives, par inhibition : interactions entre B7, CD80/86, des CPA d’une part et des CTLA-4 (Cytotoxic T Lymphocyte Antigen-4) exprimés à la surface des lymphocytes T. Cette interaction met le lymphocyte T au repos. CTLA-4 a une très grande affinité, beaucoup plus élevée, que celle des CD28, pour les CD80/86 des CPA.

Comment agit l’abatacept ?

Abatacept est une protéine soluble constituée de la partie active du CTLA-4 et d’un fragment de la partie Fc de l’immunoglobuline humaine G1, IgG1. L’abatacept est un CTLA-4 mimétique, soluble, c’est-à-dire non attaché aux lymphocytes T. Il agit en se fixant aux molécules CD80 et CD86 des CPA, les masquent et les empêche d’interagir avec les CD28, exprimés à la surface des lymphocytes T. L’abatacept est ainsi un inhibiteur de l’activation des lymphocytes T et prévient des conséquences de cette activation, parfois utiles et parfois excessives comme chez les malades atteints de polyarthrite rhumatoïde.

L’immunologie est une discipline complexe nécessitant l’acquisition d’un vocabulaire fait d’une multitude de sigles. Il y a déjà quelques notions d’immunologie dans Pharmacorama, voir ici, mais il est utile d’avoir sous la main un ouvrage d’immunologie. Celui que j’utilise actuellement et que je recommande est « Les bases de l’immunologie fondamentale et clinique » de Abbas et Lichtman que l’on peut trouver ici.

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