Traitement hormonal substitutif de la ménopause et risque d’accidents thrombo-emboliques veineux

Le traitement hormonal substitutif, THS, de la ménopause a été très largement utilisé jusqu’à ce que des études aient montré qu’il n’était pas sans danger, il augmentait le risque de cancer du sein et le risque thrombo-embolique veineux. Cependant, le THS de la ménopause se fait selon diverses modalités et il n’est pas sûr que la conclusion précédente s’applique uniformément dans tous les cas.

Une équipe parisienne, en reprenant les données de littérature, dans un article intitulé « Hormone replacement therapy and risk of venous thromboembolism… » paru dans le BMJ du 20 mai 2008    confirme que l’utilisation d’estrogènes par voie orale augmente indiscutablement le risque d’accidents thrombo-emboliques veineux, surtout durant la première année d’utilisation, qu’ils soient ou non associés à un progestatif, mais, par contre, l’utilisation d’estrogènes par voie transdermique n’augmente pas ce risque. Cette différence d’effets s’expliquerait par le fait que lorsque l’estrogène est donné par voie orale il passe d’emblée par le foie où il induit la synthèse de facteurs procoagulants, ce qui n’est pas le cas lorsqu’il est donné par voie transdermique.

En pratique, les résultats précédents ne dispensent pas des précautions d’emploi actuellement préconisées pour le THS de la ménopause, mais indiquent que si la prescription d’un THS est envisagée il faut choisir comme estrogène l’oestradiol par voie percutanée de préférence à l’oestradiol par voie orale, surtout si parallèlement il existe un autre facteur de risque de thrombose veineuse.

En savoir plus sur les estrogènes, les progestatifs et les estroprogestatifs.

Remarque :

Une étude parue dans le JAMA du 5 mars 2008 montre que les femmes qui ont reçu un THS par un  estrogène d’origine équine (Prémarin* dont la commercialisation a été arrêtée) et la médroxygestérone pendant plusieurs années ont, dans les années qui suivent l’arrêt du ce THS, un risque cardiovasculaire qui redevient normal alors que le risque de cancer du sein reste un peu plus élevé que chez les femmes n’ayant pas eu ce THS.   

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