Antidépresseurs et risque de suicide

La possibilité d’une majoration du risque de suicide par la prise d’antidépresseurs, notamment chez les jeunes, a fait récemment l’objet de nombreuses publications et interventions.

Des auteurs finlandais viennent de publier dans Archives of General Psychiatry , numéro de décembre 2006, une grande étude concernant les antidépresseurs et le suicide, étude portant sur plus de 15000 déprimés, observés pendant plus de 3 ans.

Les points essentiels de ce travail peuvent se résumer ainsi :

La prise d’un antidépresseur ne change guère mais tend à diminuer le risque de suicide (réussi). Parmi les antidépresseurs la fluoxétine (Prozac*) réduirait le plus ce risque alors que la venlafaxine (Effexor*) l’augmenterait le plus.

La prise de tout antidépresseur augmente le risque de tentatives de suicide (non réussi), y compris chez des jeunes de 10 à 19 ans.

La prise de tout antidépresseur, mais particulièrement la fluoxétine, diminue la mortalité globale toutes causes confondues en réduisant la mortalité cardiovasculaire et cérébrovasculaire. La venlafaxine apparaît comme l’antidépresseur le moins efficace pour réduire la mortalité globale. Faut-il, pour réduire les accidents cardiovasculaires, recourir à la fluoxétine plutôt qu’à une statine ? (cette interrogation est de moi et non des auteurs de l’article !).

En Finlande 5 % de la population totale prendrait un antidépresseur.

A quand une étude française originale, qui ne soit pas une simple mise au point ou un commentaire à partir des données de la littérature étrangère ?

Cette analyse n’enlève rien aux précautions demandées pour la prescription à un jeune de moins de 18 ans d’un antidépresseur, qui, en cas de prescription doit être la fluoxétine.

Pour tempérer les ardeurs de prescrire des antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de sérotonine, une étude publiée dans Archives Internal Medicine du 22 janvier 2007 montre que le traitement par ces antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de sérotonine augmenterait le risque de fracture. Mais il peut y avoir des biais dans ce type d’études !

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