Traitement des crampes: quinine ou pas?

Les crampes sont des contractions musculaires involontaires douloureuses  siégeant notamment au niveau des mollets et des pieds ; elles sont plus fréquentes la nuit. Elles peuvent être soulagées par un étirement. On considère ici les crampes idiopathiques survenant chez des adultes ou des personnes âgées en absence de maladies neurologiques patentes et en dehors de la grossesse ou d’un effort physique intense.

Une mise au point d’auteurs canadiens, parue dans Neurology du 23 février 2010, passe en revue les différents médicaments proposés dans le traitement symptomatique des crampes.

Quinine et dérivés : ils réduisent modérément la fréquence des crampes mais ont divers effets indésirables, parfois graves, et les auteurs recommandent de n’y recourir qu’en dernier ressort après avoir averti les malades du risque d’effets indésirables. Les doses  de quinine utilisées dans les études (concernant les crampes et non le paludisme) étaient de 200 à 300 mg par jour.

Associations vitaminiques B, contenant notamment 30 mg de vitamine B6, ont entraîné une rémission des crampes chez la plupart des malades (sans déficit vitaminique) inclus dans une étude qui n’en comportait que 28.

Les résultats obtenus avec le magnésium ont été plutôt décevants.

D’autres médicaments sont cités : le naftidrofuryl ou Praxilène*, qui n’a pas cette indication en France, le diltiazem, Tildiem* et d’autres utilisés  au cours des maladies neurologiques.

Au total, en 2010, il n’y a guère de médicament spécifique des crampes idiopathiques qui paraisse s’imposer. Je crois que l’essentiel est de saisir le contexte (les autres manifestations, maladie, médicaments pris) dans lequel elles surviennent. Un dosage du calcium et du magnésium et peut-être de la vitamine D dans le plasma me semble conseillé.

Si on se réfère à cette étude,  une association vitaminique B peut être essayée au départ, et parmi les diverses présentations je proposerais le Bécozyme*, (non remboursé mais pas cher), bien que non identique dans sa composition à celle utilisée par les auteurs de l’étude.

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