Risque de saignement grave en fonction du traitement anticoagulant prescrit après infarctus du myocarde

Dans un article publié dans le Lancet du 12 décembre 2009, des auteurs danois ont suivi pendant un an et demi plus de 40 000 malades de plus de 30 ans, des hommes pour les deux tiers, après hospitalisation pour un premier infarctus du myocarde, et ont noté la fréquence des saignements graves et la mortalité toutes causes confondues en fonction du traitement anticoagulant mis en œuvre. Un saignement grave était défini comme ayant nécessité une hospitalisation. Le traitement anticoagulant a été pour le plus grand nombre soit l’aspirine, soit le clopidogrel, soit l’association aspirine plus clopidogrel, et pour un plus petit nombre soit une antivitamine K (AVK) seule, soit l’association aspirine plus antivitamine K, soit clopidogrel plus antivitamine K, soit les trois  aspirine, clopidogrel et antivitamine K.

Pour simplifier les choses nous présentons les résultats des auteurs sous forme de tableau, en prenant l’aspirine comme référence avec l’indice 1:

         Traitement

Risque de saignement grave

Risque de mortalité

Aspirine seule

1

1

Clopidogrel seul

1.33

1.01

AVK seule

1.23

0.65

Aspirine + clopidogrel

1.47

0.79

Aspirine  + AVK

1.84

0.87

Clopidogrel + AVK

2.42

1.22

Aspirine + clopidogrel + AVK

4.05

1.04

On voit que le risque de saignement grave est, comparativement à celui de l’aspirine seule à faible dose, légèrement plus élevé avec le clopidogrel et à peu près identique à celui des AVK et celui de l’aspirine plus clopidogrel. Le risque de saignement est nettement augmenté avec l’association clopidogrel plus AVK et avec la triple association. Le risque de mortalité toutes causes confondues chez ces malades ayant eu un infarctus du myocarde a été sensiblement identique avec les différents traitements, peut-être un peu moindre avec les AVK, ce qui montre que l’augmentation du risque de saignement n’a pas modifié la mortalité globale.

Il faut noter qu’il s’agit d’une étude rétrospective et que l’intensité du traitement anticoagulant a été adaptée en fonction du risque de thrombose évalué par le clinicien.

Pour en savoir plus, voir aspirine, clopidogrel et AVK.

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