Traitement intensif des diabétiques par hypolipémiants et par antihypertenseurs, « l’agressivité » n’est pas toujours payante

Certaines publications préconisent d’abaisser les normes de certains paramètres chez les diabétiques de type 2 qui ont un risque plus élevé d’accidents cardiovasculaires que le reste de la population : abaisser le seuil de normalité du LDL-cholestérol et de la pression artérielle grâce à un traitement intensif, appelé aussi agressif.

Un essai clinique paru dans le JAMA du 9 avril 2008, intitulé « Effect of lower targets for… » compare chez des diabétiques de type 2 l’influence d’un traitement hypolipémiant et antihypertenseur standard visant les objectifs de 1 g pour le LDL-cholestérol et 130 mm de Hg pour la tension artérielle systolique et un traitement agressif visant les objectifs de 0,7 g de LDL-cholestérol et 115 mm de Hg pour la tension. Ces objectifs ont été atteints et il y a eu, sur une période de 3 ans, dans le groupe traité intensivement par rapport au groupe standard, une amélioration au niveau carotidien (moindre épaississement de la paroi et lumière plus large) mais la fréquence des accidents cardiovasculaires a été la même alors que la fréquence des effets indésirables était nettement plus élevée.

Sauf erreur de ma part, les auteurs de l’article n’ont pas comparé la quantité de médicaments utilisée dans les 2 groupes de malades ; autrement dit combien de médicaments faut-il ajouter pour passer d’un traitement standard à un traitement intensif.

Au total, les résultats de cette étude n’incitent guère à recourir à un traitement hypolipémiant et antihypertenseur agressif chez les diabétiques de type 2.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *