Curcumine, prévention de l’insuffisance cardiaque et autres applications

La curcumine est un produit chimique bien défini, voir sa formule ci-dessous, naturellement présent dans le rhizome du curcuma, Curcuma longa. La curcumine est couramment utilisée comme épice et comme colorant alimentaire, c’est le colorant E100.

Deux articles parus dans « The Journal of Clinical Investigation » de mars 2008, voir 1 et 2, montrent  que la curcumine protège contre l’insuffisance cardiaque expérimentalement provoquée chez le rat. Ces deux articles récents ne sont pas isolés, il y a aujourd’hui un foisonnement de publications dans les revues scientifiques internationales montrant une multitude d’effets apparemment bénéfiques de la curcumine in vitro et chez l’animal et plusieurs mécanismes d’action ont été proposés. Ces multiples effets de la curcumine laissent entrevoir un grand nombre d’applications cliniques possibles et diverses préparations à base de curcumine ciblant divers troubles existent dans le commerce.

Ce très grand nombre de résultats expérimentaux obtenus chez l’animal contraste avec la pauvreté des résultats d’études cliniques bien menées. Un des arguments évoqué pour expliquer ce manque d’essais cliniques est que la plupart des essais sont subventionnés par les laboratoires pharmaceutiques et que la curcumine n’étant pas brevetable, aucun n’a intérêt à investir dans des essais complexes et coûteux; de plus certaines études aux résultats douteux ou négatifs auraient pu ne pas être publiées. La raison principale de cette discordance entre les résultats expérimentaux et cliniques pourrait résulter du fait que la biodisponibilité de la curcumine prise par voie orale chez l’homme est faible et variable et ceci rend tout essai clinique aléatoire.

Diverses tentatives pour augmenter la biodisponibilité de la curcumine ont été proposées, la meilleure consisterait sans doute à greffer sur la curcumine des substituants hydrolysables augmentant son absorption intestinale, comme on le fait couramment avec les médicaments que l’on prend sous forme de « pro-drogues ». Cette faible absorption intestinale de la curcumine expliquerait aussi qu’il  n’y a pas non plus de publications faisant état d’effets indésirables.

La prise simultanée de pipérine, extraite du poivre noir, augmenterait les concentrations de curcumine dans le sang, soit en augmentant son absorption intestinale, soit en ralentissant son catabolisme mais ce résultat demande à être confirmé et précisé. La pipérine augmente aussi la biodisponibilité de la phénytoïne ; elle inhibe la P-glycoprotéine et aurait diverses autres propriétés pharmacologiques.

Nous indiquons ci-dessous la formule chimique de la pipérine, avec celle de la curcumine.

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