Raltégravir et autres antirétroviraux en cours de développement

Le raltégravir, médicament Merck, est un inhibiteur de l’intégrase du VIH, enzyme assurant l’intégration ou insertion du DNA viral (obtenu à partir du RNA viral par la transcriptase inverse) dans le génome de l’hôte, étape indispensable à la multiplication du virus.

Un article publié dans le Lancet du 14 avril 2007 intitulé « Safety and efficacy of the HIV-1 integrase inhibitor raltegravir (MK-0518) in treatment-experienced patients with multidrug-resistant virus: a phase II randomised controlled trial » a montré que l’addition au traitement antirétroviral habituel auquel les malades répondaient mal, de raltégravir aux doses de 200, 400 ou 600 mg par jour, a fait chuter rapidement et durablement (pendant les 6 mois de l’étude) leur charge virale, comparativement au placebo. Le raltégravir a été bien toléré au cours de cet essai. Il est métabolisé essentiellement par glucuronidation.

Le raltégravir apparaît donc très intéressant pour les malades qui deviennent résistants aux autres médicaments mais n’est pas encore commercialisé.

L’elvitégravir est un autre inhibiteur de l’intégrase du VIH en cours de développement.

L’etravirine est un inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse en cours de développement dont nous donnons ici la structure chimique.

Le maraviroc est un antiviral, inhibiteur de l’entrée du VIH dans la cellule-cible.

L’entrée du VIH dans la cellule-cible comporte les étapes suivantes : fixation du VIH par sa protéine gp120 à la protéine cellulaire CD4 ; modification de la conformation de la protéine gp 120 qui vient interagir avec le co-récepteur CCR5 (ou le co-récepteur CXCR4) de la cellule-cible ; fusion membranaire (de la membrane virale et de la membrane cellulaire) avec implication de la protéine virale gp41 et pénétration et incorporation du virus dans la cellule.

Le maraviroc est un antagoniste du co-récepteur CCR5 et empêche l’interaction entre la gp120 et le CCR5 et en conséquence l’entrée du VIH dans la cellule. Le CCR5 est un récepteur de plusieurs chémokines, appelées aussi chimiokines, RANTES et MIP (macrophage inflammatory protein) -1alpha et -1bêta. C’est un récepteur transmembranaire lié aux protéines G. Les personnes déficientes génétiquement en co-récepteur CCR5 sont résistantes à l’infection par le VIH, du moins par les souches R5. On distingue en effet des souches de virus à tropisme CCR5 (qui utilisent le CCR5), appelés virus R5, et des souches à tropisme CXCR4, appelés virus X4, et les souches à la fois R5 et X4, dites à double tropisme.

Pour plus d’information, voir Anti-VIH.

Additif Octobre 2008 :

L’étravirine, inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse a été commercialisée en France en septembre 2008 sous le nom de Intelence*, comprimés à 100 mg.

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