Antioxydants, cancers digestifs et mortalité globale

Une analyse des publications concernant les effets d’une supplémentation de longue durée en antioxydants sur la survenue de cancers digestifs et sur la mortalité vient d’être publiée dans le Lancet ainsi qu’un commentaire.

Sous le terme antioxydants les auteurs désignent le béta-carotène, la vitamine A, la vitamine C, la vitamine E et le sélénium.

Les résultats de cette analyse peuvent se résumer ainsi : ni la vitamine A, ni le béta-carotène, ni la vitamine E n’ont réduit l’incidence des cancers ; le béta-carotène augmenterait cette incidence ainsi que la mortalité toutes causes confondues. Le sélénium pourrait avoir un effet protecteur mais ce résultat demande confirmation.

Revenons à la vitamine A et au béta-carotène : une étude de 1994 a montré que le béta-carotène ne réduisait pas l’incidence des cancers chez le fumeur mais semblait augmenter la mortalité.

Par ailleurs un excès de vitamine A pourrait augmenter le risque de fracture, (voir Vitamine A et fractures) et n’avoir aucun effet bénéfique, contrairement à d’autres vitamines, dans le SIDA (voir Supplémentation en vitamines et SIDA).

Enfin se rappeler qu’un excès de vitamine A pris par la femme enceinte pourrait être tératogène pour l’enfant.

Dans les pays où l’apport alimentaire est suffisant et varié, il n’y a pas lieu, sauf exceptions, de faire une supplémentation en vitamine A et béta-carotène.

Revenons aux antioxydants et aux radicaux libres : les progrès dans ce domaine depuis 30 ans sont essentiellement d’ordre rhétorique, on en parle d’autant plus qu’on ne sait pas de quoi il s’agit. J’invite ceux qui voudraient cerner les choses un peu mieux, à lire et à commenter cette partie de Pharmacorama.

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