Cachexie d’origine cancéreuse

La cachexie des cancéreux à un stade avancé de la maladie est connue depuis bien longtemps. Elle est caractérisée par de l’anorexie, de l’asthénie, une perte de poids, une fonte musculaire, une anémie.

Un article paru dans Drug Discovery Today du 18 septembre 2003 fait le point sur la physiopathologie de cette cachexie et sur les moyens de s’y opposer.

Une compétition entre les tissus sains et les tissus cancéreux pour s’approprier les aliments est possible mais la libération de substances à effets catabolisants par les tissus sains et les tissus cancéreux semble la principale cause de la cachexie.
Parmi les cytokines, l’interleukine-1 et le tumor necrosis factor alpha, TNF alpha, l’interleukine-6, l’interféron gamma ainsi que certains facteurs libérés par les tissus cancéreux ont un effet pro-cachectisant. Un découplage de la phosphorylation oxydative par les protéines découplantes UCP1, UCP2, UCP3 créeraient un hypercatabolisme. A l’inverse, il existerait des cytokines anti-cachectisantes comme l’IL-4 et l’Il-10.

Existe-t-il des moyens de s’opposer à la cachexie d’origine cancéreuse? La réponse est non : il n’y a pas encore, en pratique, de moyens médicamenteux ou nutritionnels capables de s’opposer efficacement à cette cachexie.

Les résultats de l’essai de traitement par erythropoïétine de l’anémie de malades ayant un cancer ORL traité par radiothérapie, parus dans le Lancet du 18 octobre 2003, illustrent ce problème.

Le résultat de cet essai est le suivant : l’érythopoïétine a certes corrigé l’anémie mais a accéléré l’aggravation de la maladie et a augmenté la mortalité par rapport au placebo. Les malades recevaient parallèlement du fer soit par voie intraveineuse soit par voie buccale.

Deux commentaires :

  1. Dans toute maladie l’organisme réagit par des mécanismes dits de défense, la fièvre en est un, en général bénéfiques mais qui sont parfois excessifs, inadaptés ou même nuisibles. En voulant "normaliser" les conséquences de ces réactions de défense on peut faire plus de mal que de bien. Tout symptôme n’est pas obligatoirement à corriger. Ainsi on peut penser que le TNF, comme son nom ,tumor necrosis factor, l’indique, peut avoir un effet antitumoral parallèlement à d’autres effets pas toujours souhaitables. Les conséquences finales d’un traitement par anti-TNF, par exemple, ne sont donc pas nécessairement favorables. Voir TNF.
  2. Le fer : administrer du fer pour traiter une anémie chez un malade qui présente une infection ou une maladie néoplasique évolutive n’est sans doute pas sans risque et sa prescription ne doit pas être un geste automatique.
    Voir Fer

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *