Préconditionnement (preconditioning en anglais)

Le terme de préconditionnement est utilisé avec des sens différents dans plusieurs domaines. En biologie et en médecine, préconditionnement désigne le processus par lequel l’exposition d’un organisme, d’un organe ou d’une cellule à un stress modéré (ou à certains médicaments) le ou la protège dans les jours suivants d’un stress du même type mais beaucoup plus important.

On parle de préconditionnement (PC) ischémique et de préconditionnement (PC) pharmacologique mais on peut en imaginer d’autres.

Le PC ischémique expérimental consiste à soumettre un organe ou une partie d’organe, myocarde ou cerveau d’un animal, à une ischémie de courte durée avant une ischémie beaucoup plus prolongée. Les altérations provoquées par l’ischémie prolongée sont moins importantes lorsqu’elle a été précédée d’une ischémie de courte durée (comparativement à ce que l’ischémie prolongée aurait donné si elle avait été appliquée d’emblée).

Dans le PC on distingue habituellement une phase précoce se situant dans les 2 premières heures après l’ischémie de courte durée et une phase tardive durant 2 ou 3 jours.
Les mécanismes responsables de l’effet protecteur du PC commencent à être connus : le PC entraîne la libération de substances comme l’adénosine qui ont des effets directs immédiats et des effets génomiques retardés.

Un article du Lancet du 27 septembre 2003 concerne les effets génomiques du PC et montre que l’ischémie modifie l’expression d’un grand nombre de gènes, ce qui se traduit par l’augmentation ou la diminution de la synthèse de protéines (enzymes, hormones, canaux, transporteurs etc…) et que ces modifications sont différentes selon qu’il s’agit de la première ou de la deuxième ischémie (après préconditionnement ).

Un PC pharmacologique a été décrit avec le nicorandil ou Ikorel* et le sildénafil ou Viagra*, par exemple, voir :

La quasi-totalité des connaissances actuelles concernant le PC ont été obtenues chez l’animal et leur transposition dans la pratique médicale demande de nombreuses études complémentaires. Ces résultats éclairent, malheureusement sans les simplifier, la physiopathologie de nombreux troubles et le mécanisme d’action des médicaments.

Mais jusqu’où pousser le PC et sa répétition ?

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