Vaccins pneumococciques

Nous analysons ici 2 articles, l’un concernant le vaccin pneumococcique polyosidique à 23 sérotypes, l’autre, le vaccin pneumococcique osidique conjugué à 7 sérotypes

Vaccin pneumococcique polyosidique à 23 sérotypes,
Commercialisé en France sous le nom de Pneumo 23*

Dans un article du New England Journal of Medicine du 1er mai 2003, intitulé "Effectiveness of Pneumococcal Polysaccharide Vaccine in Older Adults", les auteurs ont étudié l’efficacité du vaccin polysaccharidique à 23 valences en comparant l’incidence des pneumonies et des bactériémies à pneumocoques (Streptococcus pneumoniae) chez les personnes vaccinées et non vaccinées, âgées de plus de 65 ans.

Les résultats de cette étude sont que la vaccination a réduit de près de 50 % la fréquence des bactériémies à pneumocoques mais n’a pas réduit la fréquence des pneumonies sans bactériémies qui sont de loin les manifestations les plus fréquentes de l’infection à pneumocoques. La fréquence des hospitalisations pour pneumonies communautaires a été plus élevée dans le groupe vacciné que dans le groupe non vacciné.

Quelles conclusions pratiques tirer de cette étude ? Celles des auteurs ne sont pas d’une grande limpidité : ils considèrent que la vaccination des personnes de 65 ans et plus par le vaccin à 23 valences doit être poursuivie tout en ajoutant que d’autres "stratégies" doivent être mises en œuvre pour éviter les pneumonies non bactériémiques.

La première indication donnée dans le RCP de Pneumo 23 est : "sujet âgé de plus de 65 ans, particulièrement personne âgée vivant en institution".

Le prix d’une injection, une seringue, est de 13,95 €.

Vaccin pneumococcique osidique conjugué à 7 sérotypes,
Commercialisé en France sous le nom de Prevenar*

Dans un autre article du New England Journal of Medicine du 1er mai 2003, intitulé "Decline in in Invasive Pneumococcal disease after the Introduction of Protein-Polysaccharide conjugate Vaccine", les auteurs ont comparé l’évolution du nombre d’infections invasives à pneumocoques dans l’ensemble de la population, avant (années 1998 et 1999) et après (année 2001) l’introduction aux USA au cours de l’année 2000 du vaccin Prevnar* (qui correspond à Prevenar* en France). Etaient en principe vaccinés par 4 doses les enfants de moins de 2 ans et les enfants à risque de 2 à 4 ans. Une infection invasive à pneumocoques était définie comme telle par l’isolement de Streptococcus pneumoniae dans un prélèvement normalement stérile.

Après l’introduction de la vaccination par Prevnar*, la fréquence des maladies invasives à pneumocoques a été nettement réduite chez l’enfant de moins de 2 ans, elle est passée de 188 cas pour 100.000 à 59, soit une réduction de 129 cas pour 100.000. Dans le reste de la population non vaccinée, une tendance à la diminution de la fréquence des maladies invasives à pneumocoques a aussi été observée, notamment chez les adultes de 20 à 39 ans et chez les personnes de plus de 65 ans. Cette diminution de la fréquence des maladies invasives à pneumocoques chez les jeunes enfants vaccinés et chez les personnes non vaccinées est considérée comme la conséquence de la vaccination des jeunes enfants, ce qui est très vraisemblable mais n’exclut pas la participation d’autres facteurs.

Dans ces deux études les effets indésirables possibles de la vaccination n’ont pas été envisagés.

En France, Prevenar* est indiqué chez l’enfant de 2 mois à 2 ans, avec des schémas de vaccination allant de 2 à 4 doses.

Le prix d’une dose de Prévenar en France est de 63,45 €, soit 190 € pour 3 doses. Si l’on admet que le vaccin donne en France des résultats du même ordre que ceux qui ont été obtenus aux USA (une réduction de 129 cas sur 100.000), ce qui n’est pas certain en raison d’une distribution différente des 90 sérotypes de Streptococcus pneumoniae, le coût pour éviter un cas serait de l’ordre de 150.000 €.

Voir aussi un article antérieur sur Prévenar et des généralités sur les vaccins.

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