L’ésoméprazole, isomère S de l’oméprazole ou Mopral*, vient d’être commercialisé en France sous le nom d’ INEXIUM*. A l’étranger il est commercialisé sous le nom de NEXIUM*.
Le Mopral*, premier inhibiteur de la pompe à protons, est un racémique, constitué à parts égales des isomères S et R de l’oméprazole et est disponible depuis de nombreuses années sous forme de gélules gastrorésistants à 10 et 20 mg. Voir Inhibiteurs de la pompe H+/K+-ATPase. L’Inexium* qui est l’énantiopur de type S de l’oméprazole est commercialisé sous forme de comprimés gastrorésistants à 20 et 40 mg.
L’isomérie de l’oméprazole ne provient pas de l’existence dans sa molécule d’un atome de carbone asymétrique mais de celle d’un atome de soufre. Voir Caractéristiques générales des molécules.
L’oméprazole lui-même n’est pas le produit actif, c’est une prodrogue, qui se distribue dans l’ensemble de l’organisme et est excrété dans la lumière du canalicule de la cellule pariétale gastrique où, en raison du pH acide, il est ionisé par protonation, ce qui initie un certain nombre de réarrangements moléculaires conduisant à la formation de sulfénamide, produit actif non chiral.
Les isomères S et R doivent conduire tous deux à la formation de sulfénamide, métabolite actif, mais je n’ai pas trouvé de données comparatives concernant leur transformation.
Il existe des différences dans la métabolisation des deux isomères par les cytochromes P450 (Voir Stereoselective metabolism of omeprazole by human cytochrome P450 enzymes) mais leurs conséquences pratiques ne sont pas très évidentes.
En clinique, les études comparant l’ésoméparazole à l’oméprazole, la posologie de l’ésoméprazole étant souvent plus élevée que celle de l’oméprazole, aboutissent à res résultats sensiblement identiques.
Sur un plan logique, on peut regretter de ne pas disposer de comparaisons plus poussées entre les deux isomères mettant en évidence les avantages de l’isomère S sur l’isomère R.
Le mécanisme chimique, non enzymatique, de la transformation de l’oméprazole en sulfénamide est détaillée dans l’article suivant: Omeprazole: the first proton pump inhibitor.
Pourquoi le générique MYLAN de l’innexium n’agit pas aussi bien que l’original ?