Aripiprazole, Abilify* et accidents vasculaires cérébraux

Un communiqué de presse de l’Afssaps et une lettre du Laboratoire Bristol-Myers Squib déconseillent l’utilisation d’un nouveau neuroleptique, l’aripiprazole, Abilify* chez les malades atteints de démence et présentant des troubles de type psychotique parce que les malades recevant l’aripiprazole ont eu deux fois plus d’accidents vasculaires cérébraux que les témoins sous placebo.

Ce résultat doit être placé dans un contexte plus général. L’augmentation du risque d’accidents vasculaires cérébraux chez les malades âgés souffrant de démence et traités par antipsychotiques dits atypiques, rispéridone, olanzapine, a déjà été mentionné.

Une étude récente publiée dans le BMJ de janvier 2005-02-07 (Atypical antipsychotic drugs and risk of ischaemic stroke: population based retrospective cohort study) montre que le risque d’accidents vasculaires cérébraux sous neuroleptiques est augmenté par rapport au placebo et est le même avec tous les neuroleptiques qu’ils soient appelés antipsychotiques, typiques ou atypiques.

L’efficacité des neuroleptiques dans ce type de troubles appelés BPSD pour "Behavioural and Psychological Symptoms of Dementia" est limitée et les atypiques ne font pas mieux que les typiques (Atypical antipsychotic drugs in the treatment of behavioural and psychological symptoms of dementia: systematic review). L’aripiprazole est commercialisé en France depuis juillet 2004 à l’hôpital, mais pas en officine, sous le nom d’Abilify*. Le RCP de Abilify*, sauf erreur de ma part, n’est pas accessible à l’Afssaps ni à l’EMEA.
La littérature internationale concernant l’aripiprazole, vue à travers PubMed, comporte de nombreuses mises au point (reviews) qui soulignent tant ses avantages que l’on se demande s’il s’agit d’un produit apportant un progrès thérapeutique important ou d’auteurs quelque peu complaisants.

Quant à son mécanisme d’action, il interagit avec de nombreux récepteurs et a la particularité d’être un agoniste partiel dopaminergique D2, ce qui signifie qu’en présence de dopamine il se comporte comme un antagoniste. De plus, un de ses métabolites est un pur antagoniste des récepteurs D2.

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