Auteur : Pierre Allain

Diurétiques distaux

Ils sont ainsi appelés car ils agissent au niveau de la partie distale du néphron. Ils augmentent l’élimination urinaire du sodium et réduisent celle du potassium.

On distingue deux types de diurétiques distaux : les antialdostérones et ceux qui ont des effets assez semblables à ceux des antialdostérones mais qui agissent par des mécanismes différents.

Antialdostérones

L’aldostérone favorise la conservation du sodium dans l’organisme et l’élimination du potassium (Voir « Minéralocorticoïdes : Aldostérone et Antagonistes ».).

Les antialdostérones actuellement utilisés sont la spironolactone, le canrénoate de potassium et l’éplérénone. Ils s’opposent aux effets de l’aldostérone, augmentent l’élimination du sodium et diminuent celle du potassium et du magnésium dont la concentration plasmatique tend à s’élever. Ce sont des diurétiques hyperkaliémiants.

Les antialdostérones sont sans effet chez un animal surrénalectomisé ou chez un sujet ne sécrétant pas d’aldostérone. Ils s’opposeraient au transport de l’aldostérone au niveau du cytosol des cellules épithéliales du néphron. Ils pourraient aussi diminuer la synthèse d’aldostérone. Les antialdostérones ont un effet lent et retardé.

Ils ont par ailleurs une action inotrope positive.

Du fait de leur structure chimique rappelant celle des hormones stéroïdes, les antialdostérones peuvent donner des effets indésirables endocriniens, impuissance et gynécomastie chez l’homme, troubles des règles et aménorrhée chez la femme.

Ils sont indiqués dans le traitement de l’hyperaldostéronisme primaire ou secondaire à une cirrhose, à un syndrome néphrotique ou à une insuffisance cardiaque, ainsi que dans le traitement de l’hypertension artérielle essentielle.

L’éplérénone est un nouvel anti-aldostérone dont les propriétés sont proches de celles de la spironolactone.

 

Spironolactone

ALDACTONE* Cp 50 et 75 mg
SPIROCTAN* Gélules 50 et 75 mg

Canrénoate de potassium

SOLUDACTONE* Inj

Spironolactone+ altizide

ALDACTAZINE* Cp

Spironolactone+ furosémide

ALDALIX* Gélules
Eplérénone INSPRA* Cp 25 et 50 mg

Amiloride et triamtérène

L’amiloride n’est pas un antialdostérone, car ses effets sont conservés en absence de sécrétion d’aldostérone. Il favorise, par un mécanisme direct au niveau du tube distal, l’élimination urinaire de sodium et la rétention de potassium et de magnésium en inhibant l’échange Na+/K+. Son mécanisme d’action est encore mal connu, il inhibe initialement la réabsorption de sodium et secondairement l’excrétion de potassium.

C’est un diurétique hyperkaliémiant qui peut être utilisé en association avec un diurétique thiazidique hypokaliémiant pour réduire le risque d’hypokaliémie.

Il diminue les pertes urinaires de calcium.

L’amiloride a été proposé sous forme d’aérosol dans le traitement de la mucoviscidose où une absorption excessive de sodium et un défaut de sécrétion de chlorure entraînent un assèchement des muqueuses bronchiques.

 

Amiloride

MODAMIDE* Cp

Amiloride + furosémide

LOGIRÈNE* Cp

Amiloride + hydrochlorothiazide

MODURÉDIC* Cp

Les effets du triamtérène se rapprochent de ceux de l’amiloride. Le triamtérène est commercialisé seulement en association avec un diurétique thiazidique. Il peut donner des calculs urinaires.

 

Triamtérène+méthyclothiazide

ISOBAR* Cp

Triamtérène + hydrochlorothiazide

PRESTOLE* Gélules