Auteur : Pierre Allain

Argent, pharmacologie

Chez les personnes qui ne prennent aucun médicament à base d’argent et ne sont pas exposés professionnelement à l’argent, la concentration d’argent dans le sang est inférieure à 1 microgramme par litre.

L’argent est utilisé essentiellement pour son activité antiseptique. Il exerce un pouvoir bactéricide sur de nombreux germes gram positif et gram négatif, mais les concentrations minimales inhibitrices du développement microbien sont assez élevées, de 10 à 100 mg/L. Son mécanisme d’action est mal connu, il interagit probablement avec les groupes SH et inhibe diverses enzymes. Il n’est plus utilisé comme antiseptique intestinal, mais seulement comme antiseptique cutané et muqueux.

L’argent a été utilisé sous forme de protéinate dans les préparations à usage oculaire sous le nom de STILLARGOL*.

Il est associé à un sulfamide antibactérien, la sulfadiazine, dans des crèmes destinées au traitement des plaies cutanées et des brûlures.

Lorsque ces crèmes sont appliquées sur les lésions étendues, il peut y avoir un passage systémique assez important de sulfadiazine qui donne les effets indésirables propres aux sulfamides, par exemple une leucopénie. L’argent est moins absorbé que la sulfadiazine car il se fixe à diverses molécules qu’il rencontre au niveau de la plaie. Son absorption n’est pas pour autant négligeable et peut être source d’effets indésirables.

Dans une des crèmes antiseptiques, à la sulfadiazine argentique est associé du nitrate de cérium qui renforce l’activité antibactérienne par un mécanisme non élucidé.

 

Sulfadiazine + argent

SICAZINE* Crème
FLAMMAZINE*

Sulfadiazine argentique + nitrate de cérium

FLAMMACÉRIUM*

L’argent entre également dans la composition de certains stérilets.

Il est aussi utilisé sous forme d’oligosol, en particulier en association avec le cuivre et l’or.

Les médicaments à base d’argent, pris par voie orale ou appliqués localement sur des tissus lésés, peuvent entraîner une augmentation de la concentration d’argent dans les tissus, ce qui se traduit par une coloration gris-bleuâtre au niveau de la peau. Ce trouble est désigné sous le terme d’argyrisme.

Quelques observations montrent que l’argent peut entraîner des troubles neurologiques peu spécifiques, allant jusqu’à une encéphalopathie.