Auteur : Pierre Allain

Enképhalinomimétiques – Utilisation des opiacés

Indications

La prescription d’un analgésique constitue un traitement symptomatique de la douleur. Chaque fois que c’est possible, un traitement étiologique, c’est-à-dire agissant sur la cause de la douleur, doit être envisagé, seul ou associé au traitement analgésique. Mais chaque fois qu’un malade présente des douleurs persistantes, la prescription d’un analgésique est de règle. Lorsqu’il s’agit d’un stupéfiant, sa prescription nécessitait un carnet à souches, remplacé maintenant par une ordonnance, et une prescription de durée limitée :

  • 7 jours pour les formes injectables
  • 14 jours pour les formes orales
  • 28 jours pour certains produits.

Les principales indications des analgésiques de type morphinique sont les suivantes :

  1. Douleurs aiguës
    • coliques hépatiques et néphrétiques, mais dans ce cas leur action spasmogène doit être évitée par l’administration d’un antispasmodique.
    • infarctus du myocarde.
    • dème aigu du poumon.
    En cas de syndrome abdominal très douloureux, il reste conseillé de faire le diagnostic de la cause avant d’administrer la morphine.
  2. Douleurs chroniques
    Chez les cancéreux, lorsque les antalgiques de type paracétamol ne suffisent plus, on utilise le plus souvent la morphine elle-même. Elle est administrée par voie buccale, à posologie élevée pour compenser sa faible biodisponibilité (25%), à une fréquence suffisante pour éviter la réapparition des douleurs.
  3. Douleurs per et postopératoires, dont celles des interventions obstétricales. Dans ce dernier cas, la morphine s’administre souvent par voie péridurale.
  4. Traitement de la toxicomanie où la méthadone et la buprénorphine peuvent être utilisés comme substituts de la morphine et de l’héroïne.

Effets indésirables

Les analgésiques morphiniques présentent un certain nombre d’inconvénients :

  • Dépression respiratoire, surtout chez l’insuffisant respiratoire.
  • Dépendance conduisant à la toxicomanie. Mais le risque de dépendance ne doit pas priver les malades qui souffrent de l’efficacité des morphiniques, d’autant plus que l’apparition d’une dépendance en cas de traitement médical bien conduit est peu fréquente.
  • Disparition, possible mais discutée, de signes abdominaux évocateurs du diagnostic d’une affection nécessitant une intervention chirurgicale.
  • Effet «spasmogène» au niveau des voies biliaires, qui peut être évité par l’administration d’un antispasmodique.
  • Constipation qui est l’effet indésirable le plus fréquent, surtout chez les personnes âgées.

Il est classique de contre-indiquer l’utilisation des morphiniques chez les malades traités par les IMAO, bien que les interactions entre les nouveaux morphiniques et les nouveaux IMAO ne soient pas très bien connues.

Une intoxication par un morphinique se manifeste par la triade : dépression respiratoire, pupilles punctiformes, troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma.