Auteur : Pierre Allain

Monoxyde d’azote, NO, et NO-mimétiques

Le monoxyde d’azote, NO ou oxyde nitrique, est une molécule endogène, volatile et vasodilatatrice. Sa découverte provient d’expériences qui avaient montré que l’endothélium pouvait libérer, dans certaines conditions, une substance vasodilatatrice initialement appelée EDRF, «Endothélium-derived relaxing factor». Ainsi l’acétylcholine provoque le relâchement d’un vaisseau isolé lorsqu’il est intact, mais non lorsque son endothélium a été enlevé. Cette substance initialement appelée EDRF est, en fait, le monoxyde d’azote, NO, ou peut-être, dans certains cas, un nitrosothiol comme la nitrosocystéine.

Le NO est donc le principal facteur vasodilatateur libéré par la cellule endothéliale. Mais un facteur désigné sous le sigle EDHF (endothelium derived hyperpolarizing factor) dont l’identité n’est pas parfaitement définie participe à l’effet vasodilatateur en agissant au niveau de certains canaux potassiques. Différentes molécules ont été supposées être le EDHF, l’ une d’elles est un polypeptide de 22 résidus d’acides aminés de type peptide natriurétique C. Il n’y pas de médicament modulant spécifiquement l’activité du EDHF.

Le NO a d’abord été mis en évidence dans l’endothélium vasculaire dont il est nécessaire de rappeler l’importance. Il est formé d’une monocouche cellulaire, tapissant tout l’arbre vasculaire, artères et veines, du cœur jusqu’aux capillaires, soit une surface qui atteindrait plus de 1000 m2. Les cellules endothéliales, dont la durée de vie est estimée à 30 ans, se divisent et migrent pour tapisser une surface lésée. Elles peuvent également créer de nouveaux vaisseaux capillaires : ce processus qui s’appelle l’angiogenèse joue un rôle important dans la croissance tumorale. L’endothélium vasculaire comporte de nombreux récepteurs, à l’acétylcholine, à la noradrénaline, à la sérotonine, à l’histamine et à l’angiotensine; il comporte également de nombreuses enzymes, par exemple l’enzyme de conversion transformant l’angiotensine I en angiotensine II, la prostacycline synthase, des métalloprotéases et la NO-synthase.