Auteur : Pierre Allain

Glycine, inhibiteur

La glycine ou glycocolle, NH2-CH2-COOH, est un acide aminé présent dans tous les tissus de l’organisme. Au niveau du système nerveux central, elle joue le rôle de neurotransmetteur et de neuromodulateur.

La glycine est synthétisée à partir de la sérine sous l’influence d’une hydroxy-méthyl-transférase. Comme le GABA, elle est libérée par les terminaisons présynaptiques dans la fente synaptique.

Elle agit sur deux types de récepteurs :

  1. les récepteurs-canaux spécifiques de structure pentamérique, perméables aux ions Cl. L’agoniste principal est la glycine mais il en existe d’autres qui, par ordre d’efficacité décroissante, sont la glycine, la bêta-alanine et la taurine. Elle favorise leur ouverture et a un effet hyperpolarisant. L’ordre préférentiel de passage des ions est le suivant : Br > Cl > I.
  2. le récepteur glycine NMDA dont l’agoniste physiologique est le glutamate. Ce récepteur comporte un site régulateur modulé par la glycine. La glycine est nécessaire à l’action du glutamate qui a un effet dépolarisant par entrée du sodium et du calcium dans la cellule. La glycine a donc ainsi un effet opposé à son effet direct.

La résultante de ces deux effets antagonistes dépend notamment de la distribution de glycine et des récepteurs dans les diverses zones du cerveau.

La strychnine est un antagoniste de la glycine, elle n’est plus utilisée en thérapeutique, mais peut être à l’origine d’intoxication car elle est utilisée comme taupicide. Cette intoxication se traduit par une hyperréactivité au stimuli, une hyperréflectivité et une hypertonie musculaire. Son antidote est une benzodiazépine comme le diazépam qui, en agissant sur les récepteurs GABA et non glycine, diminue l’excitabilité.