Auteur : Pierre Allain

Sympathomimétiques indirects

Outre les agonistes qui stimulent directement les récepteurs, un certain nombre de substances ou de médicaments agissent indirectement par l’intermédiaire des catécholamines endogènes dont ils augmentent la concentration au niveau des synapses et sont appelés sympathomimétiques indirects. L’augmentation de la concentration de noradrénaline et de dopamine peut être obtenue par des mécanismes différents, non mutuellement exclusifs:

  1. Augmentation de leur synthèse.
  2. Augmentation de leur libération.
  3. Diminution de leur recapture.
  4. Diminution de leur catabolisme.

L’augmentation de la concentration des catécholamines endogènes, noradrénaline ou dopamine, au niveau de la fente synaptique, entraîne une augmentation de la stimulation des récepteurs correspondants. Leur stimulation peut être suivie d’une désensibilisation par excès d’agoniste.

L’effet sera à prédominance périphérique si le médicament pénètre mal dans le cerveau ou à prédominance centrale dans le cas contraire. Très souvent le même médicament a les deux types d’effets.

L’augmentation de la concentration de catécholamines au niveau de la fente synaptique a plusieurs effets.

  1. A la périphérie
    C’est la noradrénaline qui joue le rôle essentiel. Son augmentation provoque :
    • une stimulation cardiaque (ß1) avec renforcement des contractions, tachycardie, palpitations.
    • une vasoconstriction (a1), responsable de l’augmentation des résistances périphériques avec élévation de la pression artérielle.
    • d’autres effets : bronchodilatation discrète (ß2), mydriase (a1), difficulté à la miction en cas d’hypertrophie prostatique.
    D’une manière générale, ces effets indirects sont, par rapport aux effets directs, plus lents à se développer, plus durables et ils s’atténuent lors des administrations rapprochées du produit actif, on dit qu’il y a tachyphylaxie.
  2. Au niveau central
    L’augmentation de la noradrénaline dans la fente synaptique semble responsable d’une stimulation de l’humeur (effet antidépresseur), d’une stimulation de la vigilance et peut-être d’un effet anorexigène.

    L’augmentation de la dopamine au niveau synaptique va, en fonction de son importance et de sa localisation cérébrale, entraîner des effets de type antiparkinsonien, parfois de type antidépresseur et tend à créer une dépendance

Les médicaments à activité sympathomimétique indirecte augmentent, par un et souvent plusieurs des mécanismes rappelés précédemment, la concentration de noradrénaline ou de dopamine au niveau des fentes synaptiques. En fonction de leur effet prédominant, périphérique ou central, noradrénergique ou dopaminergique, ils ont des indications thérapeutiques préférentielles : soit vasoconstricteurs, soit stimulants de la vigilance et anorexigènes, soit antidépresseurs, soit antiparkinsoniens.