Auteur : Pierre Allain

Hormones d’origine adipocytaire

Leptine

La leptine, protéine anorexigène d’origine adipocytaire a été découverte en 1994. Elle agit essentiellement au niveau du système nerveux central, notamment l’hypothalamus.

La leptine (du grec leptos qui signifie mince) ou protéine OB, ainsi appelée parce qu’elle a initialement été isolée chez des souris obèses, est un polypeptide de 167 acides aminés (1600 daltons) sécrété par les adipocytes, libéré dans le sang, passant la barrière hémato-encéphalique et agissant sur des récepteurs OB dont les principaux sont situés au niveau de l’hypothalamus.

La sécrétion de leptine augmente statistiquement avec la masse graisseuse (c’est-à-dire qu’elle est plus élevée chez les obèses).

L’activation de ses récepteurs par la leptine met en jeu la voie de signalisation JAK/STAT, Janus kinase/ signal transducer and activator of transcription, conduisant à des modifications de la transcription. Le principal effet de la leptine est de réduire l’appétit et d’augmenter la thermogenèse, par modifications de l’expression de alpha-MSH, CART, AgRP et NPY conduisant notamment à une stimulation du système sympathique. La leptine a d’autres effets moins bien caractérisés, elle renforcerait l’action de l’insuline participerait au déclenchement de la puberté.

Chez certains obèses, il peut exister une déficience en leptine mais ceci est exceptionnel. Le plus souvent, il y a  un trouble de sa pénétration dans le cerveau ou une anomalie des récepteurs OB et un excès de sécrétion du neuropeptide Y (NPY) qui, lui, favorise la prise d’aliments.

La déficience congénitale en leptine chez l’homme est exceptionnelle mais, quand elle existe, l’administration de leptine a des effets remarquables, elle réduit l’obésité, l’hyperphagie et favorise le déclenchement de la puberté si elle est retardée.

Adiponectine

L’adiponectine, protéine de 247 acides aminés, sécrétée par les adipocytes et présente dans le plasma, potentialise les effets de l’insuline.

La concentration plasmatique d’adiponectine est, par rapport aux témoins, abaissée chez les diabétiques, les obèses et les malades ayant des atteintes coronaires.

L’adiponectine active 2 types de récepteurs appelés AdipoR1 présents dans la plupart des cellules mais particulièrement au niveau du muscle squelettique et AdipoR2 présents au niveau du foie. La stimulation de ces récepteurs active, entre autres, la voie de signalisation AMPK, Adénosine monophosphate kinase. L’adiponectine augmente la translocation des transporteurs GLUT4 du cytoplasme vers la membrane plasmique et facilite ainsi la captation de glucose par les tissus. Elle diminue la production de glucose par le foie et augmente l’oxydation des acides gras. Elle diminue la résistance à l’insuline. Elle diminue la libération de cytokines pro-inflammatoires comme le TNF alpha.

Les glitazones et la sibutramine augmentent la concentration plasmatique d’adiponectine.

Résistine

La résistine est une protéine de 114 acides aminés, riche en proline et cystéine, sécrétée par les adipocytes et les macrophages chez l’homme. Elle a été appelée ainsi parce qu’elle était supposée être, au moins partiellement, responsable de la résistance à l’insuline. Les données la concernant sont limitées et parfois trop contradictoires pour permettre d’en tirer des données solides.

L’adiponectine et la résistine ne semblent pas impliquées dans la régulation de la prise alimentaire.