Auteur : Pierre Allain

Hormone de croissance ou somatotropine – Utilisation et antagonistes

Utilisation

L’hormone de croissance extraite d’hypophyses humaines n’est plus commercialisée car elle a été à l’origine de la transmission de maladie type Creutzfeldt-Jakob. Maintenant, seule l’hormone de croissance obtenue par génie génétique est disponible. Elle s’administre par voie parentérale.

L’hormone de croissance est utilisée dans le traitement des retards de croissance par insuffisance hypophysaire et celui de certains autres retards staturaux, y compris le retard de croissance intra-utérin qui ne se corrige pas spontanément au cours des 3 ou 4 premières années après la naissance. Le traitement par hormone de croissance ne peut être initié que par un médecin hospitalier spécialisé dans ce domaine. Si d’autres déficiences hormonales existent parallèlement à l’insuffisance hypophysaire, leur correction est nécessaire.

 

Somatotropine

MAXOMAT* Inj
GÉNOTONORM*
UMATROPE*
SAIZEN*
NORDITROPINE*
ZOMACTON*
UMATROPE*

L’hormone de croissance a été proposée comme anabolisant protéique chez les sujets âgés; certains indices laissent prévoir un élargissement de cette indication. Elle pourrait également améliorer certaines cardiomyopathies. Cette perspective doit toutefois être tempérée car il a été montré récemment que l’hormone de croissance administrée à des malades gravement atteints augmentait la mortalité.

Dans une étude de courte durée l’hormone de croissance a réduit d’une manière importante la symptomatologie de la maladie de Crohn.

L’hormone de croissance et l’IGF-1 sont utilisés d’une manière illicite et dangereuse par les adeptes du culturisme ou «body building » pour stimuler le développement de leur masse musculaire et par certains sportifs en vue d’améliorer leurs performances. Il n’est pas démontré que cette pratique améliore les performances d’un athlète qui serait par ailleurs en parfaite santé.

Parmi les effets indésirables de l’hormone de croissance, on peut citer le développement d’anticorps antihormones, l’apparition d’une hypertension intracranienne bénigne, de lipoatrophies aux sites d’injection et d’une résistance à l’insuline.

Antagonistes

Pour réduire les conséquences d’une hypersécrétion de l’hormone de croissance comme dans l’acromégalie on peut inhiber la sécrétion de l’hormone par des agonistes dopaminergiques ou des somatostatinomimétiques. On peut aussi inhiber les effets de l’hormone de croissance par des antagonistes de ses récepteurs.

Le pegvisomant, analogue structural de l’hormone de croissance, inhibe le récepteur en se fixant à lui avec beaucoup d’affinité. Le pegvisomant a une longue durée d’action car le polypeptide actif est progressivement libéré à partir d’un polymère de polyéthylène glycol. Il s’administre par voie sous-cutanée. Parallèlement à ses effets cliniques il réduit la sécrétion d’IGF-1.

 

Pegvisomant

SOMAVERT*, Inj

D’autres antagonistes sont en cours de développement. Il serait souhaitable d’obtenir des antagonistes non peptidiques actifs par voie buccale.