Auteur : Pierre Allain

Glucocorticoïdes – Indications

Les indications des glucocorticoïdes sont extrêmement nombreuses et diverses.

Les corticoïdes, en particulier le cortisone, sont naturellement utilisés dans le traitement de l’insuffisance surrénalienne aiguë et chronique.

Par ailleurs, on peut distinguer deux types d’indications en fonction de la durée du traitement.

  1. En urgence pour des traitements de courte durée :
    Les glucocorticoïdes, du fait de leur action anti-inflammatoire puissante et rapide, sont administrés par voie parentérale, intramusculaire ou intraveineuse, dans le traitement de plusieurs affections : laryngites aiguës sous-glottiques du nourrisson et de l’enfant, oedème de Quincke, certaines myocardites, oedème cérébral, état de mal asthmatique, choc anaphylactique où leur administration complète l’effet de l’adrénaline, hypercalcémies, insuffisance rénale aiguë, méningite bactérienne. À ces indications on peut ajouter la prévention des vomissements au cours des chimiothérapies où c’est la dexaméthasone qui est généralement utilisée.
    En principe, un traitement d’urgence et de courte durée, à posologie élevée, a relativement peu d’effets indésirables.
  2. En traitement prolongé :
    Les glucocorticoïdes sont utilisés pour leur action anti-inflammatoire et immunosuppressive dans le traitement de très nombreuses maladies. En règle générale, le traitement par glucocorticoïde ne guérit pas la maladie mais en atténue les symptômes ou les poussées.
    • Corticothérapie indispensable : rhumatisme articulaire aigu, en association avec un antibiotique, artérite à cellules géantes ou artérite temporale (maladie de Horton), pseudo-polyarthrite rhizomélique.
    • Corticothérapie à efficacité indiscutable : polyarthrite rhumatoïde en poussée, lupus érythémateux systémique, angéites, dermatomyosites, polymyosites, cytopénies auto-immunes, certaines maladies liées à un processus auto-immun : myasthénie, hépatite chronique active, néphrose lipoïdique, certaines hémopathies malignes et rejet d’organe chez les transplantés.
    • Corticothérapie très souvent utile : asthme, où les corticoïdes peuvent être administrés sous forme d’aérosol pour réduire leurs effets généraux, bronchopneumopathies chroniques, certaines pleurésies et péricardites, poussées de sclérose en plaques, certaines maladies dermatologiques, méningites bactériennes, certaines rhinites.
    • La prescription des glucocorticoïdes au long cours doit être réservée aux cas où elle est indispensable, en évitant toute posologie excessive et en conseillant une seule prise quotidienne le matin pour se rapprocher du rythme circadien de la sécrétion physiologique.
  3. Uutilisations particulières
    • Corticothérapie anténatale : une indication particulière de la corticothérapie est la prévention anténatale de la maladie des membranes hyalines, ou syndrome de détresse respiratoire du prématuré, par défaut de la synthèse de surfactant, en administrant à la mère de la dexaméthasone ou de la bétaméthasone 24 à 48 heures avant l’accouchement.
    • Test à la dexaméthasone: les glucocorticoïdes, en pratique la dexaméthasone d’où le terme de test à la dexaméthasone, peuvent être utilisés comme moyen diagnostique d’épreuve de freination de la sécrétion endogène de cortisol en cas d’hypercorticismes. Cette freination serait aussi perturbée chez la plupart des malades déprimés.