Un article d’auteurs anglais et allemands (Julian K-C Ma, Pascal M.W.Drake and Paul Christou), paru dans Nature, Reviews, Octobre 2003 « The production of recombinant pharmaceutical proteins in plants » fait le point sur la production par les plantes de protéines recombinantes de type animal ou humain ayant un intérêt pour le diagnostic ou le traitement des maladies.
Des protéines humaines peuvent être produites par des bactéries, des levures, des cellules en culture, des animaux et des plantes dont le patrimoine héréditaire a été modifié en vue de la production de ces protéines. On parle d’animaux ou de plantes transgéniques. Le terme OGM, organismes génétiquement modifiés, s’applique habituellement aux plantes.
L’hormone de croissance humaine a été la première protéine d’intérêt thérapeutique à être produite par une plante transgénique, le tabac, en 1986. Depuis lors diverses autres protéines comme l’interféron alpha, l’érythropoïétine, l’albumine sérique, des anticorps, des enveloppes protéiques de virus, des toxines, ont été produites par le tabac ou d’autres plantes comme la tomate, la pomme de terre, le maïs.
L’avantage des plantes, par rapport aux autres organismes, est de pouvoir produire de grandes quantités de protéines. La production de protéines par les plantes est appelée en anglais "molecular farming", agriculture moléculaire.
Quelle que soit leur source de production, les protéines synthétisées doivent généralement avant d’être utilisables subir une isolation et une purification, voire des modifications post-translationnelles (post-traductionnelles). Cependant il paraît théoriquement possible d’administrer une protéine, un vaccin par exemple, en consommant des tomates ou de bananes génétiquement modifiées en vue de la production de cette protéine.
Cette production par les plantes de protéines humaines recombinantes ouvre de nouvelles perspectives en matière de plantes médicinales, mais il faut veiller à éviter la dissémination de ces OGM pharmaceutiques dans la chaîne alimentaire ! Un article de la même revue fait le point sur ce dernier aspect.
Alors pour ou contre ce type d’OGM ? Il ne faudrait sans doute pas se borner à regarder passer le train !
Voir plantes médicinales.