Nicorandil, IKOREL* dans l’angine de poitrine

Le nicorandil, commercialisé depuis plusieurs années sous le nom de Ikorel*, a deux mécanismes d’action : un effet donneur de monoxyde d’azote (NO) et un effet ouvreur de canaux potassiques.

Il est indiqué, selon le RCP, dans le traitement prophylactique de la crise d’angor d’effort, isolément ou en association à d’autres anti-angineux (bêta-bloqueurs et/ou inhibiteurs calciques) à l’exclusion des dérivés nitrés et de la molsidomine. Voir Activateurs des canaux potassiques et Molsidomine et linsidomine.

Dans un article intitulé "Effect of nicorandil on coronary events in patients with stable angina: the impact of nicorandil in angina (IONA) randomized trial" paru dans le Lancet du 13 avril 2002, Vol 359, pages 1269 à 1275, les auteurs, le "IONA Study Group", concluent, au terme de cet essai contre placebo qui a inclus 5126 malades, que le nicorandil, utilisé en complément du traitement déjà en place de l’angine de poitrine stable, réduit la fréquence des accidents coronariens graves.

Il me semble que les auteurs n’ont pas souligné un certain nombre de données qu’ils ont rapportées dans cette étude comme la non-diminution de la mortalité globale sous l’effet du nicorandil et les abandons de traitement qui ont été nettement plus fréquents sous nicorandil que sous placebo. Il faut noter par ailleurs que dans cette étude le nicorandil a été ajouté au traitement anti-angineux déjà en place et qui comportait des antiagrégants plaquettaires (90% des malades), des bêta-bloqueurs (60%), des anticalciques (50%), des statines (60%), même des dérivés nitrés ! (87%) et quelques autres types de médicaments. Il était possible de modifier ce traitement alors que la prise de nicorandil restait constante.

Le protocole de cette étude et les conclusions qui en sont tirées me laissent perplexe et j’aimerais que certains de ceux qui auraient lu attentivement cet article donnent leur opinion à son sujet.

Additif : Compléments d’information de l’Afssaps de mars 2012 concernant les effets indésirables cutanés et muqueux du nicorandil :

Le nicorandil peut être à l’origine d’ulcérations cutanées mais surtout muqueuses, buccales, anales, génitales et même cornéennes graves nécessitant l’arrêt définitif du nicorandil.

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