Dans l’article du Lancet du 12 janvier 2002, Vol 359, pages 118-123, intitulé "Non-steroidal anti-inflammatory drugs and risk of serious coronary heart disease: an observational cohort study", les auteurs, Wayne A Ray et coll, arrivent à la conclusion que ni le naproxène ni les autres AINS, sans prendre en compte l’aspirine, pris au long cours, n’ont d’effet protecteur contre les troubles cardiaques graves comme l’infarctus du myocarde.
L’origine de cet article était une autre étude comparant rofécoxib (Vioxx*) et naproxène (Apranax*, Naprosyne*) où il était apparu que l’infarctus du myocarde était plus fréquent dans le groupe rofécoxib que dans le groupe naproxène. On avait supposé, entre autres hypothèses, que le naproxène avait un effet protecteur, ce qui ne semble pas être le cas.
Dans le même numéro du Lancet, pages 92 et 93, sous un titre interrogatif : "No reduction in cardiovascular risk with NSAIDs-including aspirin?" un commentaire de J.G.F Cleland met en doute l’efficacité de l’aspirine dans la protection contre les accidents cardiovasculaires, sans cependant bien différencier ses effets à faible et forte dose. L’effet bénéfique de l’aspirine semblait pourtant bien démontré dans de nombreuses études et ceci sans avoir nécessité de promotion particulière par les laboratoires pharmaceutiques qui n’y avaient guère intérêt, compte tenu de la large disponibilité et du coût modique de l’aspirine, surtout à faibles doses.
Alors l’"Evidence-based medecine" ou en francais la médecine factuelle, la médecine fondée sur les faits, ne serait-elle que vérité d’un jour? Affaire à suivre..
Voir pour rappel: