Faut-il mesurer la tension artérielle nocturne plutôt que la tension artérielle diurne?

Un article du N Engl J Med du 12 septembre 2002 « Increase in Nocturnal Blood Pressure and Progression to Microalbuminuria in Type 1 Diabetes » montre que l’élévation (ou l’absence d’abaissement ) de la tension artérielle systolique moyenne nocturne (et pas diurne) est corrélée avec le développement d’une microalbuminurie chez de jeunes diabétiques (type 1) et précède l’apparition de la microalbuminurie, témoin d’une néphropathie.

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La tension artérielle s’abaisse physiologiquement pendant la nuit et chez les diabétiques qui développent une microalbuminurie pathologique cet abaissement est moindre que chez les sujets normaux et les diabétiques dont l’albuminurie reste normale.

Pour situer les choses, il est utile d’indiquer la moyenne des chiffres de la tension artérielle systolique observée dans cette étude : dans le groupe avec microalbuminurie, le jour 124, 0 ± 10 mm Hg, la nuit 114,9 ± 11,7 et dans le groupe avec microalbuminurie normale : le jour 119,2 ± 6,1 et la nuit 104,9 ± 6,6. Il s’agit donc de chiffres proches de la normale, si l’on considère que chez le diabétique une tension artérielle systolique diurne supérieure à 129 mm Hg et une diastolique supérieure à 79 mm Hg sont anormalement élevées

En pratique que conclure ?

Qu’il faut mesurer la tension artérielle nocturne, ce qui nécessite appareil comme celui utilisé dans cette étude, un Spacelabs 90207 (il existe un appareil plus récent, le 90217 ; leur prix est d’environ 300 € ) avec brassard placé autour du bras et déclenchement automatique de la mesure à intervalles réguliers, y compris pendant le sommeil ?

  • oui si le médecin peut prêter un appareil pendant un ou deux jours à son malade
  • non si cela présente quelques difficultés; car, il me semble, qu’une bonne mesure de la tension artérielle diurne (les autotensiomètres peuvent y aider) peut suffire à condition de tenir compte d’une faible augmentation de la tension artérielle (voir les chiffres de cette étude) et de la traiter par un inhibiteur de l’enzyme de conversion (-pril ) ou par un antagoniste des récepteurs AT1 de l’angiotensine II (-sartan), en espérant que ce traitement aura un effet protecteur.

Voir aussi : Tensiomètres, autotensiomètres.

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