Clopidogrel, Plavix*, et inhibiteurs de la pompe à protons

Les interactions entre le clopidogrel et les inhibiteurs de la pompe à protons, IPP, et notamment l’oméprazole, ont été décrites, particulièrement par des auteurs brestois, voir ici.

Un article d’auteurs américains, paru dans le JAMA du 4 mars 2009, confirme cette interaction par ses conséquences cliniques : chez des malades sortant de l’hôpital après un syndrome coronaire aigu, la prise concomitante de clopidogrel, Plavix*, et d’oméprazole, par rapport à la prise de clopidogrel seul, a augmenté la nécessité de réhospitalisation et de revascularisation, sans que toutefois la mortalité toutes causes confondues ait été modifiée d’une façon statistiquement significative. Il est à noter que les malades à qui un inhibiteur de la pompe à protons a été prescrit présentaient au départ plus de facteurs de risque que ceux à qui il n’a pas été prescrit.

Concernant le mécanisme de cette interaction, notamment l’implication du cytochrome P 450 2C19 et l’extension de cette constatation aux autres inhibiteurs de la pompe à protons, y compris l’ésoméprazole (énantiomère du racémique oméprazole), les données sont ambiguës et parfois contradictoires et je pense qu’il est préférable d’attendre les éclaircissements pour se prononcer. Il y a derrière ces publications des rivalités commerciales, clopidogrel versus prasugrel d’une part, entre les différents IPP et entre les IPP et les autres « protecteurs » digestifs d’autre part. Voir aussi cet article concernant le clopidogrel.

En pratique, pour le moment, puisque les inhibiteurs de la pompe à protons seraient inefficaces pour réduire l’incidence des saignements gastro-intestinaux provoqués par le clopidogrel, voir cet article, la mesure la plus simple à prendre est de réduire leur prescription, la réservant à des cas particuliers.

Par ailleurs, un autre article paru dans le JAMA du 27 mai 2009 montre que les malades qui, à leur entrée à l’hôpital étaient mis sous inhibiteur de la pompe à protons, avaient plus de risque de faire une pneumopathie que ceux qui n’étaient pas soumis à ce traitement.

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