Dans Nature, Vol 418 du 1er aout 2002, on trouve un article de G.Marsicano et coll intitulé "The endogenous cannabinoid system controls extinction of aversive memories" que l’on peut traduire comme ceci : "Les cannabinoïdes endogènes régulent l’extinction des souvenirs pénibles" , article commenté par Panjak Sah sous le titre "Never fear, cannabinoids are here" ou "N’ayez plus de craintes, les cannabinoïdes sont là".
Dans le travail cité, l’expérimentation a été faite chez des souris conditionnées à réagir à un signal neutre (correspondant au son de la cloche du chien de Pavlov) après qu’il ait été associé à un signal non conditionnel (ici négatif, nociceptif , un choc électrique, alors que le chien de Pavlov recevait un signal positif, agréable : de la nourriture). Le conditionnement s’acquiert au bout d’un certain nombre de répétitions et s’atténue par la suite. Cette atténuation (extinction) est plus rapide chez des souris normales que chez des souris "fabriquées génétiquement" pour être déficientes en récepteur CB1 de l’anandamide qui est un cannabinoïde endogène ou endocannabinoïde et que chez des souris normales traitées par un antagoniste du récepteur CB1 de l’anandamide.
Ces expériences montrent que l’activation des récepteurs CB1 par les endocannabinoïdes favorise l’extinction du conditionnement à des stimuli nociceptifs. Si l’on transpose chez l’homme, on pourrait dire que l’activation de la voie des endocannabinoïdes aiderait à oublier les souvenirs pénibles. Autrement dit, le cannabis aiderait à enterrer les souvenirs désagréables ou anxiogènes que le psychanalyste veut faire resurgir.
Quant au cannabis, en stimulant, par le delta-9-tétrahydrocannabinol qu’il contient, les récepteurs CB1, il favoriserait l’oubli des choses désagréables et les utilisateurs de cannabis pourront en tirer argument en faveur de leur pratique. Mais ils doivent savoir que l’apport répété d’une substance mimant l’action d’un système endogène met ce dernier en veilleuse.
Pour informations sur anandamide, voir : Eicosanoïdes.