Les agonistes dopaminergiques stimulent les récepteurs dopaminergiques. On peut distinguer les agonistes à effet périphérique dominant qui pénètrent mal dans le cerveau, et les agonistes à effet central dominant qui pénètrent bien dans le cerveau.
À effets périphériques
Le principal agoniste de ce type est la dopamine.
La dopamine, administrée par voie intraveineuse, a des effets seulement périphériques car elle ne pénètre pas dans le cerveau. La stimulation du centre du vomissement au niveau de l’Area postrema s’explique parce que cette zone est accessible à la dopamine sans franchir la barrière hémato-encéphalique.
Effets
Les effets de la dopamine dépendent de la dose administrée :
- A faibles doses, elle stimule les récepteurs dopaminergiques spécifiques, ce qui entraîne une vasodilatation rénale, mésentérique et coronaire et une augmentation de la diurèse et de la natriurèse.
- A doses moyennes, elle stimule les récepteurs ß1 et ß2 avec un effet inotrope positif et une vasodilatation.
- A fortes doses, elle peut stimuler les récepteurs a adrénergiques responsables d’une vasoconstriction.
Utilisation
La dopamine est utilisée dans le traitement des troubles hémodynamiques de l’état de choc de diverses origines avec vasoconstriction, et dans le traitement du syndrome de bas débit cardiaque. Elle s’administre en perfusion intraveineuse sous surveillance de divers paramètres : pression artérielle, rythme cardiaque…
Ses effets indésirables s’observent surtout en cas de surdosage : nausées, vomissements, élévation de la tension artérielle, troubles du rythme cardiaque, épuisement de l’effet.
La dopexamine est un agoniste des récepteurs dopaminergiques et des récepteurs ß2 qui est utilisé dans le traitement à court terme de l’insuffisance cardiaque aiguë.
À effets centraux neurologiques et endocriniens
Les agonistes dopaminergiques qui traversent la barrière hémato-encéphalique ont des effets centraux de type neurologique et endocrinien. Ils sont utilisés dans le traitement de la maladie de Parkinson et de l’hyperprolactinémie
Ce sont des dérivés de l’ergot de seigle comme la bromocriptine, le lisuride, le pergolide et la cabergoline ou des molécules non dérivées de l’ergot de seigle comme l’apomorphine, le piribédil, le quinagolide, le ropinirole et le pramipexole.
- Bromocriptine
- La bromocriptine est un dérivé de l’ergot de seigle qui stimule à la fois les récepteurs dopaminergiques D1 et D2. Elle est utilisée :
- dans le traitement de la maladie de Parkinson où elle tend à remplacer la dopamine endogène dont la sécrétion est déficiente.
- dans le traitement de divers troubles hormonaux : elle inhibe la sécrétion de prolactine par l’hypophyse et est utilisée dans le traitement des galactorrhées, de la stérilité, de certaines aménorrhées ainsi que dans l’arrêt de la montée laiteuse. La forme injectable LP est utilisée dans le traitement des microadénomes hypophysaires non curables chirurgicalement.
Bromocriptine
- Lisuride
- Pergolide
L’indication de pergolide, dérivé de l’ergot de seigle, était le traitement de la maladie de Parkinson. Le pergolide, Permax*, a été retiré du marché aux USA en 2007 et sera retiré du marché en France en mai 2011 où il était commercialisé sous le nom de Celance*.
- Cabergoline
- La cabergoline est un dérivé de l’ergot de seigle, agoniste assez sélectif des récepteurs D2 et puissant inhibiteur de la sécrétion de prolactine . Elle réduit aussi l’intensité des symptômes de la maladie de Parkinson. Elle est utilisée dans le traitement de l’hyperprolactinémie. Elle peut être prescrite dans le traitement des stérilités féminines par hyperprolactinémie. La cabergoline a une très longue durée d’action et sa posologie habituelle est de un comprimé par semaine. Son éventuelle tératogénicité (qui semble faible) doit être envisagée.
- La cabergoline est un dérivé de l’ergot de seigle, agoniste assez sélectif des récepteurs D2 et puissant inhibiteur de la sécrétion de prolactine . Elle réduit aussi l’intensité des symptômes de la maladie de Parkinson. Elle est utilisée dans le traitement de l’hyperprolactinémie. Elle peut être prescrite dans le traitement des stérilités féminines par hyperprolactinémie. La cabergoline a une très longue durée d’action et sa posologie habituelle est de un comprimé par semaine. Son éventuelle tératogénicité (qui semble faible) doit être envisagée.
- Quinagolide
- Le quinagolide est un médicament de synthèse dont la structure chimique rappelle à la fois celle de l’ergolide (ergot de seigle) et celle de l’apomorphine, mais qui, contrairement à eux, ne stimule que les récepteurs dopaminergiques D2. Son principal effet est de réduire la sécrétion de prolactine et son indication principale le traitement de l’hyperprolactinémie et de ses conséquences cliniques. Il peut inhiber la montée laiteuse après l’accouchement. C’est un produit actif par voie buccale, à faible dose : 25 à 150 mg par jour.
- Ses effets indésirables les plus fréquents sont de type digestif : nausées, parfois vomissements. Exceptionnellement et surtout en cas de surdosage, il peut être à l’origine d’un syndrome psychotique avec hallucinations.
- Le quinagolide est un médicament de synthèse dont la structure chimique rappelle à la fois celle de l’ergolide (ergot de seigle) et celle de l’apomorphine, mais qui, contrairement à eux, ne stimule que les récepteurs dopaminergiques D2. Son principal effet est de réduire la sécrétion de prolactine et son indication principale le traitement de l’hyperprolactinémie et de ses conséquences cliniques. Il peut inhiber la montée laiteuse après l’accouchement. C’est un produit actif par voie buccale, à faible dose : 25 à 150 mg par jour.
- Apomorphine
- L’apomorphine (ainsi appelée parce qu’elle a été obtenue en faisant agir de l’acide chlorhydrique concentré sur la morphine) stimule les récepteurs D1 et D2. Elle a un effet émétisant et a été utilisée pour provoquer des vomissements chez des sujets ayant absorbé des substances toxiques par voie orale, mais cette utilisation n’est guère conseillée.
Elle est utilisée comme antiparkinsonien, en particulier pour corriger les fluctuations de l’efficacité des traitements par la L-dopa, dits effets « on-off ». Elle a un effet immédiat mais de courte durée, environ une heure.L’apomorphine, sous forme de comprimés sublinguaux, est également proposée dans le traitement des troubles de l’érection où elle est moins efficace que les inhibiteurs des phosphodiestérases de type 5 et sa commercialisation sous le nom de UPRIMA* a été arrêtée.
- L’apomorphine (ainsi appelée parce qu’elle a été obtenue en faisant agir de l’acide chlorhydrique concentré sur la morphine) stimule les récepteurs D1 et D2. Elle a un effet émétisant et a été utilisée pour provoquer des vomissements chez des sujets ayant absorbé des substances toxiques par voie orale, mais cette utilisation n’est guère conseillée.
- Ropinirole
- Le ropinirole, non dérivé de l’ergot de seigle, est un agoniste des récepteurs dopaminergiques D3 et à un moindre degré D2, récemment commercialisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. En début de traitement, la posologie doit être augmentée progressivement jusqu’à celle qui paraît optimale. Les effets indésirables les plus fréquents sont nausées et somnolence. Par contre le ropinirole donnerait moins de dyskinésies que la L-DOPA. Mais, comme d’autres médicaments de ce groupe, il peut être à l’origine d’accès de sommeil d’apparition brutale qui sont exceptionnels mais peuvent être graves de conséquences. Il a, outre la maladie de Parkinson, comme indication le syndrome des jambes sans repos.
REQUIP* Cp, 0,25-0,5-1-2-et 5 mg
ADARTEL* Cp, 0,25-0,5-1 et 2 mg
- Le ropinirole, non dérivé de l’ergot de seigle, est un agoniste des récepteurs dopaminergiques D3 et à un moindre degré D2, récemment commercialisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. En début de traitement, la posologie doit être augmentée progressivement jusqu’à celle qui paraît optimale. Les effets indésirables les plus fréquents sont nausées et somnolence. Par contre le ropinirole donnerait moins de dyskinésies que la L-DOPA. Mais, comme d’autres médicaments de ce groupe, il peut être à l’origine d’accès de sommeil d’apparition brutale qui sont exceptionnels mais peuvent être graves de conséquences. Il a, outre la maladie de Parkinson, comme indication le syndrome des jambes sans repos.
- Le pramipexole est un agoniste des récepteurs dopaminergiques D 3 , et à un moindre degré D 2. Il a comme indication la maladie de Parkinson et le syndrome des jambes sans repos. Il peut être à l’origine de divers effets indésirables dont des hallucinations et des accès de sommeil.
Pramipexole
SIFROL* Cp à 0,1 et 0,7 mg
- Piribédil
Les agonistes dopaminergiques à effets centraux ont des effets indésirables communs mais dont la fréquence et l’importance diffère selon les produits et dépend de la durée d’utilisation. Il y a des troubles digestifs : nausées, vomissements, cardiovasculaires :hypotension, palpitations et plus graves avec les dérivés de l’ergot de seigle valvulopathies cardiaques, neuropsychiatriques : somnolence, dyskinésies, état confusionnel, hallucinations et graves de conséquence, en cas de conduite automobile par exemple, des accès brutaux de sommeil. Ils peuvent être à l’origine d’addictions aux jeux, aux achats et d’hypersexualité.
En cas d’effet indésirable grave ou de surdosage, l’arrêt transitoire ou définitif du médicament en cause est nécessaire. Il est de plus possible de recourir à un antagoniste des récepteurs dopaminergiques, soit à effet périphérique comme la dompéridone, soit à effet central comme un neuroleptique.