La corticoréline ou CRH, aussi désigné sous le nom de CRF (corticotropin releasing factor), constitué de 41 acides aminés, est sécrété par l’hypothalamus puis véhiculé par le système porte jusqu’à l’hypophyse où il stimule la sécrétion d’ACTH et indirectement celle de cortisol, sans modifier celle de la prolactine ni celle de l’hormone de croissance.
Le CRH est aussi présent dans le cerveau, la moelle épinière, le placenta, le tissu lymphoïde, les fibroblastes. Sa concentration augmente dans les tissus, par exemple le liquide synovial, lors d’une inflammation. Il existe parallèlement des récepteurs spécifiques CRH-R1 et CRH-R2. dont la présence est induite par l’inflammation. Le CRH possède une activité analgésique, peut-être par libération d’opioïdes, et anti-démateuse. Des analogues du CRH pourraient avoir un intérêt comme anti-inflammatoires.
L’ACTH est un polypeptide de 39 acides aminés libéré par les cellules basophiles de l’antéhypophyse à partir de la pro-opiomélanocortine.
La sécrétion de CRH, d’ACTH et de cortisol suit un cycle circadien et est maximum le matin, vers 6 heures. Par ailleurs, leur sécrétion est augmentée au cours du stress, sous l’influence notamment de l’IL-1, l’IL-2, l’IL-6 et le TNF-a. Elle est également augmentée au cours des syndromes de sevrage à l’alcool, aux morphiniques, au cannabis et au cours de la plupart des états dépressifs. Dans ce dernier cas, on ne sait pas si l’augmentation de la sécrétion de CRF est le témoin de l’état dépressif ou participe à son développement mais les antagonistes du CRF auraient des effets antidépresseurs. La vasopressine renforce la sécrétion d’ACTH induite par le CRH.
L’ACTH agit au niveau de la glande corticosurrénale pour augmenter la synthèse et la sécrétion de cortisol et, à un moindre degré, d’aldostérone. Elle agit en augmentant la concentration d’AMP cyclique intra-cellulaire, responsable de la stimulation des enzymes impliqués dans la synthèse des hormones corticosurrénales. Elle favorise notamment la transformation du cholestérol en prégnénolone. L’élévation du cortisol plasmatique ou l’administration de glucocorticoïde de synthèse freinent la libération de CRH et d’ACTH.
Les principaux effets de l’ACTH sont indirects, conséquence de la sécrétion de cortisol. Ses effets directs sont sans doute moins importants et en tous cas moins bien connus que ses effets indirects, mais elle pourrait intervenir directement dans la régulation de l’humeur et de l’anxiété.
L’ACTH utilisée en thérapeutique, désignée sous la dénomination commune internationale de cosyntropine ou tétracosactide, est un polypeptide formé de 24 acides aminés; on l’utilise :
- comme moyen diagnostique pour explorer la réactivité de la glande corticosurrénale
- comme moyen thérapeutique dans diverses affections où ses avantages sur les corticoïdes de synthèse ne sont pas évidents, si bien qu’elle est peu utilisée en pratique. Les tentatives de relance par l’ACTH de la sécrétion de cortisol freinée par une administration prolongée de glucocorticoïdes se sont révélées peu efficaces.