La bradykinine est un polypeptide endogène, vasodilatateur, formé de neuf acides aminés (nonapeptide), libéré à partir du bradykininogène ou kininogène des globulines plasmatiques.
Métabolisme
Le kininogène est synthétisé surtout par le foie qui le libère dans le plasma. L’hydrolyse du kininogène par des protéases ou kininogénases, en particulier la kallikréine, donne la bradykinine dont la demi-vie dans le plasma est inférieure à une minute.
La kallikréine serait essentiellement d’origine rénale, mais les mécanismes responsables de la régulation de sa libération sont mal connus. Sa libération serait stimulée par l’élévation de la concentration de potassium.
Effets
Les effets de la bradykinine par stimulation des récepteurs B1 et B2 (à différencier des récepteurs adrénergiques) sont les suivants :
Action cardiovasculaire
- Vasodilatation :
- La bradykinine est un des plus puissants vasodilatateurs connus (effet B1). Son effet vasodilatateur, qui est, au moins partiellement, la conséquence de la libération de monoxyde d’azote qu’elle provoque, entraîne une hypotension. La vasodilatation est particulièrement marquée au niveau des capillaires et, chez l’homme, l’injection intraveineuse de bradykinine entraîne une rougeur et une sensation de chaleur au niveau de la face.
- Augmentation de la perméabilité capillaire :
- Stimulation cardiaque :
- La chute de la pression artérielle s’accompagne d’une tachycardie et d’une augmentation du débit cardiaque. Les effets cardiaques s’expliquent par une action indirecte (libération de catécholamines au cours de l’hypotension) mais aussi par une action directe, car la bradykinine accélère et renforce les contractions cardiaques. Elle provoque aussi une vasodilatation coronarienne.
- La bradykinine, peut-être par l’intermédiaire de la libération de monoxyde d’azote et de la prostaglandine PGI2, a un effet anti-ischémique cardiaque, supprimé par ses antagonistes (B2).
Action sur les muscles lisses (autres que vasculaires)
L’action de la bradykinine diffère selon les organes et selon les espèces.
Sur l’iléon isolé de cobaye par exemple, la bradykinine fait apparaître une contraction lente à s’établir (d’où l’origine du mot) et le retour à la ligne de base après lavage est également lent.
La bradykinine provoque une bronchoconstriction chez la plupart des espèces et pourrait peut-être jouer un rôle dans certains asthmes et dans le déclenchement de la toux.
Autres actions
La bradykinine stimule la libération de l’hormone antidiurétique et a, dans certaines conditions, une forte action natriurétique.