Auteur : Pierre Allain

Interleukine 2, IL-2 – Antagonistes

Antagonistes du récepteur de l’IL-2

 Le basiliximab est un anticorps monoclonl, d’où la terminaison mab pour « monoclonal antibody », dirigés contre les récepteurs de l’IL-2 présents sur les lymphocytes T activés. En inhibant ce récepteur, ils s’opposent aux effets de l’IL-2 et au rejet des greffes. Le basiliximab sont des immunoglobulines de type chimérique humain/murin de la classe des IgG obtenues par génie génétique.

La demi-vie du basiliximab est de plus de 20 jours. Le basiliximab inhibe le récepteur de l’IL-2 pendant 4 à 6 semaines après son administration.

Il  est utilisé pour prévenir le rejet aigu après transplantation rénale allogénique.

 

Basiliximab

SIMULECT* Inj

Inhibiteur de la transduction du signal de l’IL-2, sirolimus

La sirolimus ou rapamycine (RAPA) a été isolée en 1975 à partir de Streptomyces hygroscopicus et reconnue comme agent antifongique.

Sa structure chimique de type macrolide se rapproche de celle du tacrolimus. La rapamycine se fixe sur la même protéine, appelée FKBP12, que le tacrolimus mais elle agit différemment : le complexe RAPA-FKBP12 se fixe à la protéine cytoplasmique FRAP, maintenant appelée mTOR (mammalian target of rapamycine) et qui est différente de la calcineurine.

Le sirolimus inhibe l’activation des cellules T .Il n’inhibe pas la synthèse d’IL-2 mais l’empêche d’exercer ses effets en inhibant non pas la partie extracellulaire du récepteur de l’IL-2 mais la transduction intracellulaire du signal qui résulte de la stimulation du récepteur, ce qui supprime l’activation des CDK (cycline-dependent kinases) et conduit à l’inhibition de la progression du cycle cellulaire.

Comme la ciclosporine et le tacrolimus, le sirolimus est indiqué pour prévenir le rejet des greffes. Elle peut être associée à la ciclosporine mais non au tacrolimus dont il pourrait inhiber l’effet.

Ses principaux effets indésirables sont thrombopénie, leucopénie et augmentation du cholestérol plasmatique. Il est métabolisé par le cytochrome CYP3A4 et est un substrat de la glycoprotéine-P et de ce fait présente diverses interactions médicamenteuses de type pharmacocinétique.

 

Sirolimus

RAPAMUNE* Cp à 1 mg et Solution buvable à 1 mg par ml

L’évérolimus, est un dérivé proche du sirolimus et est utilisé, à doses faibles, dans la prévention du rejet de greffes, coeœur et rein, et à doses plus élevées, dans le traitement du cancer du rein avancé.

 

Evérolimus

CERTICAN* Comprimés de 0,1 à 1 mg

Evérolimus

AFINITOR* Cp à 2,5, 5 et 10 mg
VOTUBIA*  Cp

Le sirolimus est utilisé pour imprégner les stents. Les stents imprégnés de sirolimus entraînent moins de resténoses que les stents non imprégnés.

Remarque

Le glatiramère, auparavant appelé copolymère 1, est un polypeptide synthétique préparé à partir d’un mélange d’alanine, acide glutamique, lysine et tyrosine. Il a été synthétisé en vue d’obtenir une molécule dont la structure aurait des ressemblances avec celle de la protéine basique de la myéline, MBP (myelin basic protein), qui provoque l’encéphalomyélite allergique expérimentale. Le glatiramère s’oppose au développement de cette encéphalomyélite. On admet qu’il agit en se fixant directement sur les molécules MHC de classe II portées par les cellules présentatrices de l’antigène (cellules APC) et empêcherait ainsi l’activation des lymphocytes T par le MBP. Le glatiramère pourrait réduire la fréquence des rechutes dans la sclérose en plaques.

 

Glatiramère

COPAXONE*, Inj