Auteur : Pierre Allain

Antibiotiques agissant sur la paroi des microbes

Les antibiotiques qui agissent sur la paroi sont essentiellement des inhibiteurs de la synthèse de peptidoglycane.

Le peptidoglycane ou muréine est un polymère formé de molécules de N-acétyl-D glucosamine et d’acide N-acétyl-muramique sur lesquelles se fixe une chaîne peptidique comportant cinq acides aminés qui sont la L-alanine, l’acide D-glutamique, la L-lysine et deux D-alanine. Sur la lysine se fixe la pentaglycine.

La synthèse du peptidoglycane est complexe et nécessite l’activité d’environ trente enzymes différentes. Elle comporte trois étapes principales :

  1. une étape intracytoplasmique aboutissant à la synthèse d’UDP-acétylmuramyl-pentapeptide, terminé par un dipeptide, le D-alanyl-D-alanine. La synthèse de ce dipeptide nécessite l’intervention de la phosphoénolpyruvate transférase, d’une racémase et d’une synthétase.
  2. une deuxième étape membranaire aboutissant à la formation d’un polymère acétylglucosamine et de l’UDP-acétylmuramyl-dipeptide. Ce polymère sort du cytoplasme à travers la membrane cytoplasmique.
  3. une troisième étape extracytoplasmique comportant une polymérisation par transpeptidation (liaison peptidique entre acides aminés) sous l’effet d’une transpeptidase fixée à la partie externe de la membrane cytoplasmique et par transglycosylation (liaison glucidique).

On peut distinguer les antibiotiques qui agissent sur

  • les premières étapes de la synthèse du peptidoglycane comme la fosfomycine, la vancomycine et la teicoplanine;
  • les dernières étapes de la synthèse du peptidoglycane comme les bêta-lactamines, pénicillines et céphalosporines;