Auteur : Pierre Allain

Antihistaminiques H2

Les antagonistes H2 ou antihistaminiques H2 ont été découverts beaucoup plus tardivement que les antagonistes H1. Le premier médicament commercialisé a été la cimétidine suivie de la ranitidine, la famotidine et la nizatidine.

Effets

Les antagonistes H2 inhibent compétitivement les récepteurs H2 de l’histamine. La principale conséquence est l’inhibition de la sécrétion gastrique acide qu’elle soit basale, diurne et nocturne, ou stimulée par les repas. L’efficacité antisécrétoire des différents antagonistes H2 semble identique aux posologies conseillées.

Pharmacocinétique

La biodisponibilité des antagonistes H2 va de 50% pour la ranitidine et la famotidine à environ 90% pour la nizatidine et la posologie conseillée en tient compte. Ils s’administrent surtout le soir pour réduire l’acidité gastrique nocturne.  Leur élimination est essentiellement rénal.  La cimétidine possède une particularité : alors que les autres antagonistes H2 ont peu d’effet sur le cytochrome P-450, la cimétidine l’inhibe et peut provoquer des interactions avec beaucoup de médicaments.

Utilisation thérapeutique

Comme l’acidité gastrique favorise l’apparition des ulcères et retarde leur cicatrisation, les antihistaminiques H2 sont indiqués dans le traitement des ulcères œsophagiens (par reflux acide) et des ulcères gastriques et duodénaux ainsi que dans celui des hémorragies digestives hautes d’origine ulcéreuse où on recourt surtout aux antagonistes H2 injectables.

Ranitidine

AZANTAC* Cp 150 et 300 mg, Inj

Famotidine

Famotidine  Cp 20 et 40 mg

Nizatidine

NIZAXID* Gélules 150 mg

Les antagonistes H2 constituent un traitement possible de l’ulcère gastrique ou duodénal mais il en existe d’autres, en particulier les inhibiteurs de la pompe à protons qui sont les plus efficaces pour inhiber la sécrétion acide de l’estomac, voir Inhibiteurs de la pompe H+/K+-ATPase. Par ailleurs, pour traiter l’ulcère gastrique ou duodénal, on peut recourir aux antibiotiques susceptibles d’éradiquer Helicobacter pylori.

Effets indésirables

Tous les antagonistes H2 peuvent donner une bradycardie par suppression de l’effet chronotrope positif de l’histamine et divers autres effets indésirables, généralement sans gravité.

La cimétidine a des effets indésirables de type endocrinien : elle augmente la concentration de prolactine plasmatique et peut entraîner une gynécomastie et une galactorrhée. Elle a également un effet antiandrogène en déplaçant la dihydrotestostérone des sites de fixation et des cas d’impuissance ont été signalés. En raison de l’inhibition du cytochrome P-450, la cimétidine peut ralentir la vitesse des biotransformations hépatiques de divers autres médicaments, comme les anticoagulants oraux, les benzodiazépines, les ß-bloquants, la ciclosporine, la théophylline, dont la concentration peut s’élever au-delà des limites habituelles. Elle ne devrait plus être utilisée.