Auteur : Pierre Allain

Glucagon et hyperglycémiants

Contrairement à l’insuline, plusieurs molécules endogènes, le glucagon, les catécholamines par leur effet ß et l’amyline, ont un effet hyperglycémiant. Une molécule exogène, le diazoxide, est un sulfamide hyperglycémiant.

Glucagon

La régulation de la glycémie, compte tenu de l’apport alimentaire discontinu et des besoins variables de l’organisme, nécessite des mécanismes de régulation complexes et le glucagon y participe en ayant des effets opposés à ceux de l’insuline.

Le glucagon est une hormone polypeptidique hyperglycémiante, sécrétée par les cellules a du pancréas et des cellules intestinales, qui a été découverte peu de temps après l’insuline.

Métabolisme

Le glucagon est formé d’une seule chaîne de 29 acides aminés. Sa sécrétion est inhibée par le glucose et la somatostatine et stimulée par les acides aminés. Sa demi-vie plasmatique est de quelques minutes car il est hydrolysé dans de nombreux tissus, notamment le foie.

Une sécrétion excessive de glucagon est observée chez certains diabétiques.

Effets

Le glucagon stimule les récepteurs spécifiques liés par les protéines Gs à l’adénylcyclase qui est activée, ce qui entraîne une augmentation de l’AMP cyclique, responsable de ses effets pharmacologiques.

  • Hyperglycémie :
    Le glucagon a un effet hyperglycémiant parce qu’il augmente la transformation du glycogène en glucose et inhibe parallèlement la synthèse du glycogène à partir du glucose.
    Il peut être utilisé dans le traitement en urgence des comas hypoglycémiques en attendant l’administration du glucose.
  • Effet cardiovasculaire :
    Le glucagon a un effet inotrope positif et il augmente le débit cardiaque. Il a un effet vasodilatateur artériel et veineux et diminue les résistances périphériques. Il peut être utilisé comme tonicardiaque en cas de défaillance myocardique aiguë.
  • Effet sur le tube digestif :
    Le glucagon a un effet relaxant et peut être utilisé pour faciliter les examens radiologiques du tube digestif avec produits de contraste ainsi que les endoscopies.

Le glucagon est indiqué essentiellement dans le traitement des hypoglycémies dues à l’insuline. Il s’administre par voie intraveineuse, intramusculaire ou sous-cutanée. Son effet est rapide et de courte durée, moins d’une demi-heure, d’où la nécessité de compléter son administration par celle de glucose.

Le glucagon a des effets indésirables : nausées, vomissements, hypoglycémie réactionnelle après la phase d’hyperglycémie, libération de catécholamines, rarement hypokaliémie.

 

Glucagon

GLUCAGEN* Inj

Des antagonistes du glucagon sont en cours d’étude.

Remarque :

Le GLP-1 ou glucagon-like peptide-1 est un polypeptide d’origine digestive, constitué de 30 amino-acides, dont le principal effet est de stimuler la sécrétion d’insuline et de réduire la sécrétion de glucagon. Il inhibe par ailleurs la sécrétion et ma motilité gastriques et, par action hypothalamique, augmente la sensation de satiété.

Autres hyperglycémiants

  • Catécholamines
    Par leur effet ß les catécholamines ont un effet hyperglycémiant par transformation du glycogène en glucose.
  • Diazoxide
    Le diazoxide est un sulfamide hyperglycémiant qui, en augmentant l’efflux de potassium et la polarisation cellulaire, réduit la sécrétion d’insuline et diminue le tonus vasculaire.
    Il est utilisé par voie buccale pour traiter des hypoglycémies particulières comme les hypoglycémies leucine-dépendantes.

     

    Diazoxide

    PROGLICEM* Gel 25 et 100 mg

    Une forme injectable, destinée au traitement d’urgence des crises hypertensives, a été commercialisée sous le nom d’HYPERSTAT.