Auteur : Pierre Allain

Médicaments, lipides et athérome

Les lésions athéromateuses qui sont à l’origine de la majorité des accidents cardiovasculaires siègent d’une manière préférentielle au niveau des artères de gros et de moyen calibre, essentiellement au niveau des courbures et des bifurcations.

Les lésions athéromateuses réduisent l’élasticité et le diamètre de l’artère, conduisant ainsi à des manifestations pathologiques de type ischémique (angor, artérite, accidents cérébraux). Elles sont le point de départ de thromboses qui pourront, à un moment donné, arrêter la circulation, créant une anoxie aiguë, infarctus du myocarde par exemple. Le thrombus formé peut également se détacher ou se fragmenter et être à l’origine d’embolies.

L’existence d’une corrélation entre la fréquence et la gravité des accidents cardiovasculaires et l’élévation des lipides sanguins, notamment du cholestérol, est connue depuis longtemps.

L’excès des lipoprotéines LDL (low-density-lipoproteins) et parfois des triglycérides, l’insuffisance des lipoprotéines HDL (high-density-lipoproteins) présentes dans le sang jouent un rôle déterminant dans l’apparition et l’aggravation des lésions athéromateuses vasculaires. Les dérivés oxydés du cholestérol, appelés oxystérols, seraient particulièrement en cause. Parallèlement aux lipides, interviennent aussi des réactions inflammatoires avec participation de leucocytes, de cytokines, de radicaux libres, de molécules adhésives et de certaines autres molécules comme l’homocystéine.

Jusqu’à présent, les interventions thérapeutiques ont été centrées sur les lipides avec le développement de médicaments appelés hypolipémiants. Mais les autres facteurs de risque d’accidents cardiovasculaires tels que l’hypertension artérielle, les antécédents familiaux, le diabète sont aussi à prendre en compte.

L’efficacité des interventions thérapeutiques ne doit pas être estimée seulement sur des paramètres biologiques mais essentiellement sur la diminution de la fréquence et de la gravité des accidents cardiovasculaires et la diminution de la mortalité par causes spécifiques et toutes causes confondues.