Auteur : Pierre Allain

Immunoglobulines ou anticorps

La notion d’immunoglobulines ou anticorps est indissociable de celle d’antigène (Voir « Antigènes ».). Les anticorps agissent par l’intermédiaire des antigènes auxquels ils s’associent.

L’utilisation de sérum d’animal ou d’homme immunisé contre des germes pathogènes dans la prévention et le traitement de maladies infectieuses remonte à plusieurs dizaines d’années. Ces antisérums agissent en neutralisant, par l’intermédiaire des immunoglobulines ou anticorps qu’ils contiennent, les germes à l’origine de l’infection ou leurs toxines.

Les immunoglobulines ou anticorps sont formés de deux chaînes polypeptidiques lourdes et de deux chaînes polypeptidiques légères, assemblées sous forme d’un Y par des ponts disulfures.

Structure des immunoglobulines et points d’impact des enzymes hydrolytiques papaïne et pepsine

L’anticorps présente schématiquement deux structures fonctionnelles, l’une pour la fixation de l’antigène ou Fab (fragment antigen binding), l’autre Fc ou fragment cristallisable qui interagit, soit avec des récepteurs appelés FcR situés à la surface de certaines cellules, soit avec le complément qui désigne une cascade de protéines présentes dans le plasma.

L’hydrolyse d’une molécule d’anticorps par la papaïne (flèche A) conduit à la formation de deux fragments Fab et d’un fragment Fc alors que l’hydrolyse par la pepsine (flèche B) conduit à la formation d’un seul fragment F(ab’)2 où les deux fragments Fab restent liés par deux ponts disulfures et le fragment Fc est scindé en plusieurs peptides. Les fragments Fab et F(ab’)2 ont la capacité de se lier aux antigènes mais le fragment F(ab’)2 le fait avec une plus grande affinité.

Les immunoglobulines membranaires comportent une partie cytoplasmique, une partie transmembranaire et une partie extracellulaire.

Il y a plus de dix millions d’anticorps différents dans un organisme, ce qui explique leur spécificité.

On distingue les immunoglobulines, (Ig), de classe G (IgG), A (IgA) et M (IgM), D (IgD), E (IgE). Selon la classe à laquelle elles appartiennent, elles sont présentes à la surface des cellules ou sécrétées dans les liquides biologiques.

Les immunoglobulines existent sous forme de monomères, de dimères ou de pentamères.