Ne pas se fier au nom du laboratoire indiqué sur les boîtes de médicaments, exemple Ysoméga*, et Curacné*, la grande pagaille continue!

Les boites de médicament portent le  nom d’un laboratoire  et on peut penser que le laboratoire indiqué sur la boite a pris en charge la préparation du principe actif ou du moins de son conditionnement sous forme commerciale, ce n’est plus toujours le cas cas, comme le montre cette communication de l’ANSM, datée du 18 novembre 2015. Parmi les spécialités concernées par le retrait de lots pour malfaçons, risque d’interversions de principes actifs, il y a Ysoméga*, huiles oméga-3, spécialité en vente libre en Pharmacie portant le nom du laboratoire Pierre Fabre, alors que la préparation est faite par le laboratoire Catalent France, multinationale située à Beinheim dans le Bas Rhin. Il y a eu des malfaçons, interversions de principes, au laboratoire Catalent, comme l’affirme l’ANSM:

« A la suite d’une malveillance interne présumée, à titre de précaution, l’ANSM a suspendu le 13 novembre 2015, par décision de police sanitaire, l’activité du site de CATALENT et fait procéder, après analyse, au rappel de lots des médicaments, susceptibles d’être concernés. »

Le lot d’Ysoméga* faisant l’objet .du retrait est le 066148. On peut espérer qu’il n’y a pas eu d’interversions de principes actifs dans les autres lots d’Ysoméga*. Le laboratoire Pierre Fabre devrait clarifier la situation à ce sujet.

Dans un précédent article daté du 20 septembre 2015 concernant la prévention de certains troubles psychiques, j’avais indiqué que parmi les nombreuses préparations commerciales d’acides gras oméga-3, Ysoméga* me paraissait un bon choix parce qu’il provenait d’un laboratoire français bien connu et que Ysoméga* est répertorié sur le site de l’ANSM, voir son RCP et dans le Dictionnaire Vidal.

Je pensais naïvement qu’Ysoméga* était préparé par le Laboratoire Pierre Fabre et non le laboratoire Catalent dont j’ignorais l’existence. Il ne faut plus se fier au nom du laboratoire indiqué sur les boites de médicaments, ça ne veut plus rien dire.

Curacné: l’alerte adressée aux pharmaciens (datée du 19 ou du 20 novembre et qui n’arrive que 8 jours après) concerne Curacné*, médicament à base d’isotrétinoïne. L’interversion d’un principe actif par un autre peut être d’une extrême gravité comme mettre de l’isotrétinoïne à la place d’un autre principe actif, ce qui pourrait avoir été fait par le laboratoire Catalent (voir le communiqué de l’ANSM datée du 20 novembre 2015). Ne pas donner d’isotrétinoïne à ceux qui en ont besoin me parait moins grave que d’en donner à ceux qui n’en ont pas besoin et surtout à ceux chez lesquels il est formellement contre indiqué. L’alerte devrait donc porter non seulement sur Curacné* mais surtout sur les autres spécialités susceptibles de contenir de l’isotrétinoïne.

Catalent France (et autres Catalent dans le Monde) est un sous-traitant pour de nombreux laboratoires autres que Pierre Fabre et des spécialités autres que Ysoméga* et Curacné* sont concernées.

Comment ces interversions ont-elles été mises en évidence? Par Catalent, par Pierre Fabre?  Par la pharmacovigilance?  Depuis quand existent-elles? Pierre Fabre contrôlait-il la qualité des médicaments livrés par Catalent? Pour l’ANSM, c’est bien de s’alarmer lorsque des bêtises ont été faites mais il serait préférable de les prévenir.

Serait-il possible de réduire la grande pagaille qui sévit dans l’industrie pharmaceutique, pagaille crée par elle, avec la complicité du pouvoir politique au plus haut niveau à l’échelle nationale et internationale?

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