Affaire de Rennes, Biotrial, Bial et BIA 10-2474

Les  accidents  d’une extrême gravité observés au cours de l’essai clinique de phase 1 mené par l’entreprise Biotrial à Rennes à la demande du laboratoire portugais Bial  pour un produit organique de synthèse désigné par BIA 10-2474, laissent perplexe. Un produit qui, pris par voie buccale, provoquerait en 2 ou 3 jours une mort cérébrale ne s’apparente pas à un futur médicament mais à un poison.

Il est prématuré de proposer des explications à ces accidents graves mais on peut déplorer la désorganisation de l’industrie pharmaceutique. L’industrie pharmaceutique traditionnelle était composée de laboratoires pharmaceutiques qui concevaient, fabriquaient et commercialisaient eux-mêmes leurs médicaments. Aujourd’hui l’industrie pharmaceutique est composée d’entreprises commerciales sous-traitant leurs diverses activités à des unités réparties à travers le monde et choisies temporairement  en fonction de critères essentiellement financiers. Ces circuits compliqués des médicaments, malgré les protocoles de bonne pratique, augmentent les risques d’erreurs parfois graves, ruptures de stocks, retraits, interversions en témoignent. Je renvoie à un article que j’ai écrit à propos d’Ysoméga*.

Rien ne permet d’affirmer qu’il y a eu erreur sur la qualité du produit administré dans cet essai clinique, seules des analyses précises des  préparations fournies par Bial à Biotrial, permettront d’écarter cette hypothèse.

Note :

Selon les informations dont je dispose le BIA 10-2474 est un inhibiteur de la dégradation de l’anandamide, produit endogène, qui, ainsi, s’accumulerait dans le cerveau. Le BIA 10-2474 est un inhibiteur de l’enzyme appelée FAAH, Fatty acid Amide Hydrolase, qui dégrade l’anandamide. Pour en savoir plus voir anandamide.

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