Grippe A(H1N1) : l’épidémie fin novembre 2009

Les données récentes de la littérature internationale : le NEJM du 12 novembre 2009 a publié deux articles concernant l’évolution de la grippe A(H1N1) au cours de l’été dernier aux Etats-Unis et en Australie.

Aux Etats-Unis, l’étude porte sur 272 malades qui ont dû être hospitalisés en unités de soins intensifs et chez lesquels le virus A(H1N1) a été détecté : près de la moitié avaient moins de 18 ans.et seulement 5 % plus de 65 ans ; il y avait environ 10 % de femmes enceintes ; 7 % des malades sont décédés et les trois quarts d’entre eux avaient une maladie sous-jacente, notamment l’asthme ; la majorité des malades a reçu un traitement antiviral, oseltamivir (début du traitement parfois un peu décalé) et antibiotiques, notamment ceftriaxone et azithromycine. Pour en savoir plus sur ce qui se passe aux USA en matière de grippe, il est possible de consulter le bulletin du CDC.

En Australie et Nouvelle-Zélande, sur 722 malades porteurs du virus A(H1N1) et hospitalisés en unités de soins intensifs : 93 % avaient moins de 65 ans ; 9 % étaient des femmes enceintes (alors que les femmes enceintes ne constituent que 1 % de la population), 30 % étaient en surpoids ; 30 % avaient un asthme ou une maladie pulmonaire chronique ; il y a eu 14 % de mortalité. Ces 722 malades ayant nécessité une hospitalisation correspondent à 29cas pour 1 million d’habitants.

Dans une lettre publiée dans le Lancet du 14 novembre 2009 d’autres auteurs australiens indiquent que sur 346 malades hospitalisés pour troubles respiratoires aigus seulement 106 soit 31 % étaient porteurs du virus A (H1N1) et que 39 %  n’avaient pas une température supérieure à 37.8°C. Les auteurs rappellent également les critères cliniques de diagnostic de grippe A (H1N1) proposés par diverses autorités et indiquent que pour eux les principaux critères sont âge, moins de 65 ans, fièvre avec toux ou mal de gorge. La clinique seule, sauf dans certains contextes, ne permet pas de faire le diagnostic de grippe parmi les diverses infections virales possibles. Au laboratoire les tests rapides ne sont pas très fiables et la caractérisation du virus A (H1N1) est plus complexe et plus longue, ce qui limite le nombre d’échantillons pouvant être analysés quotidiennement. En France cette caractérisation est faite dans les laboratoires de virologie des CHU.

En France, le bulletin GROG (Groupes Régionaux d’Observation de la Grippe) du 16 au 22 novembre 2009 donne les indications suivantes : sur les 1.537.000 cas d’infections respiratoires aiguës (IRA), la grippe A(H1N1) a représenté 712.000 cas soit 46 % ; depuis le début du mois d’août, 2.726.000 personnes ont été infectées par le virus grippal pandémique. Le bulletin de l’IVS mentionne la progression de l’épidémie et sa gravité, le nombre de décès atteignant 68 dont 6 sans facteur de risque connu. Si on fait un calcul approximatif de la mortalité à partir des précédents chiffres (près de 2,8 millions de cas et près 70 décès), elle serait de 1 sur 40 000.

Par ailleurs la possibilité d’une résistance à l’oseltamivir, Tamiflu*, a été signalée mais le recours à ce médicament ou à son analogue, le zanamivir, Relenza*, reste justifié.

Par ailleurs, nous avons précédemment indiqué que le recours à l’aspirine n’était pas souhaitable et que celui du paracétamol devait être limité.

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