Le syndrome prémenstruel ‘dysphorique’ et son traitement

Tana. A; Grady-Weliky, qui exerce dans un service de psychiatrie, fait le point dans le New England Journal of Medicine du 30 janvier 2003, Vol 348, 433-438, sur le traitement du syndrome prémenstruel "dysphorique" sous le titre "Premenstrual Dysphoric Disorder".

Le syndrome prémenstruel dysphorique est une forme sévère du syndrome prémenstruel avec prédominance de symptômes psychiques: dépression, anxiété, irritabilité… troubles apparaissant au cours de la deuxième partie du cycle et disparaissant dans les 3 jours qui suivent le début des règles.
Le syndrome prémenstruel dysphorique existerait chez environ 5 % des femmes en age de procréer alors que le syndrome prémenstruel commun est beaucoup plus fréquent.

Le terme "dysphoric" est fréquemment utilisé en anglais mais son équivalent français dysphorique ne l’est pas et on parle de syndrome prémenstruel sévère (severe est également utilisé en anglais dans le même sens).

Le traitement de ce syndrome repose, selon l’auteur, sur les antidépresseurs sérotoninergiques mais d’autres traitements peuvent être essayés avant eux ou après eux, en cas d’échec.

  1. Traitements à essayer
  2. Traitement essentiel
    Antidépresseurs inhibiteurs de de la recapture de sérotonine
    Les antidépresseurs inhibiteurs spécifiques de de la recapture de sérotonine ou ISRS ( en anglais selective serotonin-reuptake inhibitors, SSRI) comme la fluoxétine ou Prozac*, la sertraline ou Zoloft*, la paroxétine ou Deroxat*, le citalopram ou Seropram* constituent aujourd’hui la base du traitement du syndrome prémenstruel. Les études montrant l’efficacité des ISRS par rapport au placebo dans le syndrome prémenstruel sont très nombreuses, voici une référence récente Selective serotonin reuptake inhibitors for premenstrual syndrome (Cochrane Review).
    L’ISRS retenu peut être prescrit soit d’une manière continue soit d’une manière discontinue, seulement pendant la phase lutéale.
  3. Autres médicaments cités par l’auteur comme pouvant être éventuellement utilisés dans cette indication en cas d’échec des ISRS ,la clomipramine ou Anafranil*, alprazolam ou Xanax* et leuproréline ou Enantone*

La progestérone et les progestatifs ne seraient pas véritablement efficaces dans le traitement du syndrome prémenstruel, voir Efficacy of progesterone and progestogens in management of premenstrual syndrome: systematic review.

Dans sa conclusion, Tana. A ; Grady-Weliky propose le schéma thérapeutique suivant : dans un premier temps essai de la vitamine B6 ou du carbonate de calcium et en cas d’échec utiliser un antidépresseur ISRS prescrit seulement pendant la phase lutéale.

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